–Les chants du matin/Cantos de la Mañana de Delmira AGUSTINI présenté et traduit en français par Monique-Marie Ihry
La poète uruguayenne Delmira Agustini (1886-1914) fut une référence notable du mouvement moderniste (1870~1920) de la première décennie du XX° siècle latino-américain. Elle entendait revendiquer les droits de la femme en tant qu’être humain à part entière, sa propre légitimité à s’exprimer sans détour. Elle osa inverser les rôles, conférant à la femme une attitude active dans la relation amoureuse, passant ainsi de l’état d’« objet » dévolu exclusivement au genre féminin à celui de « sujet », incarnant de ce fait « la femme fatale » tant décriée à l’époque. Par ailleurs, on découvre dans le recueil Les chants du matin paru en 1910 une auteure maîtresse d’un style qui n’appartient qu’à elle, un traitement spécifique des mythes de l’Antiquité et des symboles qu’elle transforme, inverse, pour servir les besoins de sa cause.
Malgré une reconnaissance incontestée dans la littérature latino-américaine et espagnole, sa poésie demeure inconnue dans l’espace francophone. Tout comme le recueil Les calices vides, cet ouvrage traduit en français par Monique-Marie IHRY tente de relever le défi et de faire connaître outre-Atlantique une poète de caractère, rebelle, ayant ouvert une large brèche féministe dans le mouvement moderniste.
Monique-Marie Ihry est lauréate 2019 du grand Prix de traduction François-Victor Hugo de la Société des Poètes Français pour sa traduction de Langueur/ Languidez (1920) de la poète argentine Alfonsina Storni.
UN EXTRAIT :
LE NU
Son idylle fut un long sourire à quatre lèvres…
Dans le giron chaleureux du blond printemps,
Ils s’aimèrent tellement qu’entre leurs doigts experts
Se mit à palpiter la forme divine de la Chimère.
Dans les palais étincelants des après-midi calmes,
Ils se parlaient dans un langage semblable à une larme,
Et ils s’embrassaient profondément jusqu’à se mordre l’âme !…
Comme des fleurs d’or, les heures s’effeuillèrent,
Puis le Destin vint introduire ses deux mains glacées…
Ah, les corps cédèrent, mais les âmes entrelacées
Sont le nœud le plus inextricable au monde… !
Dans la lutte avec les déments enchevêtrements humains,
Les Furies de la vie se brisèrent les mains
Et Ananké fatigua ses doigts souverains…
RENSEIGNEMENTS SUR L’OUVRAGE :
© Cap de l’Étang Éditions™, 13 Rue du Château, Capestang (34310)
Gencod : 3019008245105
SALGUES Bruno, SIRET : 753 039 981 00026
Numéro éditeur : 978-2-37613
ISBN : 978-2-37613-063-5
EAN : 9 782 376 130 635
THEMA : DCC
CLIC : 3633, Poésie
3638, Poésie contemporaine
Réalisation de la couverture : Bruno Salgues
© Tous droits de reproduction et de traduction, d’adaptation et d’exécution réservés pour tous les pays
Dépôt légal : mai 2020
Les poèmes de ce recueil sont issus de la publication originale éditée en 1913 aux Éditions O.M. BERTANI de Montevideo dans un recueil incluant Les calices vides, Le livre Blanc, ainsi que des critiques littéraires.
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