Dans le Jardin des mots

Joli mois de mai

muguet tendre

Joli mois de mai

Me croiriez-vous si je vous disais rêver
vous voir sur le pas de ma porte arriver,
le regard ébloui d’un brin de muguet
venant ainsi consacrer cet heureux mois de mai  ?
… Si je vous disais que depuis des lustres j’aime
votre sourire empreint d’une bonté suprême ?

Tendez-moi ce bouquet de joli mois de mai,
je m’ouvrirai à son arôme comme il vous sied.
Cent baisers d’espoir je vous adresse en vers,
mille vers énamourés je compose pour vous ce soir,
hommage à ce doux regard dans lequel

chaque nuit je me perds…

©  Monique-Marie Ihry  -  1er mai 2015 -

Anniversaire

parapluie.jpg

Anniversaire 

 

Je te rencontrai il y a dix ans

sous la pluie battante d’une rue déserte.

Un parapluie pour deux nous réunit alors,

nous faisant oublier les caprices du temps,

son inhospitalité.

Dix ans aujourd’hui que tu n’es plus,

et dans ma main ce parapluie, jadis pour deux,

que je tiens seule

dans cette rue désertée

qui vit autrefois notre éclore amour.

 

La pluie tombe encore

sur les pavés glissants d’hier,

comme larme ma peine

sur mes joues solitaires.

 

Et tombe la pluie,

pluie incessante sur mon cœur

aussi enamouré que naguère…

 

 

© Monique-Marie Ihry  – 17 septembre 2019 -

 

 

Aller sans retour

Aller sans retour 

 

Une ami part,

un enfant naît,

le soir se meurt

et déjà le soleil luit

quelque part…

Vivons, Vivons ce jour

comme s’il était le dernier,

Enivrons-nous de joie,

d’amour,

demain à l’aube

il sera trop tard !

©  Monique-Marie Ihry    -  5 août 2016  -

Printemps

muguet tendre

Printemps

 

Dans le petit jardin offert à l’heure matinale,

un lilas se pavane à l’envi, jalouse

toutes les fleurs des champs.

Dans l’aurore il épouse

au fil de ses désirs leur grâce virginale…

Dans la prairie d’Arras, beauté matutinale

balancée par le vent, la rosée va brodant

sur la robe des fleurs mille perles d’étoiles,

sur leur corolle ivoirine dessine

la promesse d’un jour bercé de poésie.

La nuit, peu à peu s’incline

abandonnant son règne au jour bien décidé

à parer d’une jeune beauté le présent

que le vent d’une douce caresse

effleure langoureusement

avant de disparaître.

 

Dans mon cœur ouvert au printemps de l’amour,

il est une chanson poétisant le jour

où le printemps du cœur enfante au nid de l’âme

le plus beau des cadeaux, dans le sillon fécond

d’une claire espérance, et dans l’état second

aux vertiges soumis à mon élan de femme.

 

Dans le jardin offert à l’aube matinale,

il est un clair bonheur logé au fond de l’âme,

celui du souvenir de ces contrées du Nord

lorsque l’aube s’éveillait au nid de bras aimants,

à mille lieues du tourment de la capitale,

avec toi, mon aimé, mon amour…

 

© Monique-Marie Ihry – 22 mars 2021 –

PRIX Visages du Nord, Joutes poétiques de la Francophonie, ROSATI 2021

 

le droit d’être

Le droit d’être

 

L’exil,

cette contrée imaginaire entre Angoisse et Néant,

celle dont on rêve ‒ car l’on ne peut faire autrement ‒

à laquelle on s’accroche désespérément,

comme une étoile au soir

agrippée vainement à ses rêves,

en priant avec ferveur la clémence du maître céleste

de bien vouloir faire en sorte

que la terre d’accueil ne soit pas

un unique et simple

mirage.

 

Exil, rage,

errance sur les sentiers escarpés

des montagnes hostiles,

solitude de l’être abandonné au sort

édicté par le fascisme souverain

régnant sur les cœurs fébriles

et cependant résistants à l’ignominie

du destin,

 

exil, dernière espérance

de pouvoir continuer à vivre jusqu’au bout des songes,

tout en priant pour que les êtres chers

ne succombent pas avant

leur délivrance,

 

cruelle absence

de ceux qui sur la terre mère sont restés,

blessés, torturés dans leur âme, dans leur chair,

avant de périr sous les balles

meurtrières…,

 

prière,

dernier recours adressé à l’Éternel

pour une paix salutaire, une légitime dignité :

 

le droit d’être, tout simplement !

 

© Monique-Marie Ihry  – 29 septembre 2020 –

(Extrait de mon recueil « Les rimes interdites » paru en 2021 aux Éditions Cap de  l’Étang)

COUVERTURE LES RIMES INTERDITES 18 mai 2021-page001 (3)

Les puits de la mémoire/ Los pozos de la memoria de José María Molina Caballero

Classé dans : Poemas en español,Poèmes en français,Traduction — 3 mars, 2022 @ 5:09

Je vous propose aujourd’hui ce très beau poème du grand poète et éditeur espagnol José María Molina Caballero, traduit par mes soins à sa demande, et faisant partie du recueil « Medidas cautelares/ Mesures préventives » paru en novembre 2021 aux Éditions Ánfora Nova, de Rute (Espagne).

 

LES PUITS DE LA MÉMOIRE

 

L’enfance est une bulle remplie

de rêves qui nous apaisent ou nous châtient

sans règles ni attaches qui, parfois,

deviennent des fantômes vainqueurs

qui nous dévorent de l’intérieur et à l’extérieur

jusqu’à parvenir au puits le plus profond

logeant au sein de nos âmes.

 

L’enfance peut être le paradis

le plus agréable de notre existence,

ou bien l’enfer fallacieux de notre mémoire.

 

*

 

LOS POZOS DE LA MEMORIA

 

La infancia es una cápsula colmada

de sueños que nos calman o castigan

sin reglas ni ataduras que, a veces,

se tornan en fantasmas que nos vencen

y devoran por dentro y por fuera

hasta llegar al pozo más profundo

que habita el interior de nuestras almas.

 

La infancia puede ser el paraíso

más placentero de nuestra existencia,

o el infierno falaz de la memoria.

 

© José María Molina Caballero, in Medidas cautelares, Ánfora Nova, Rute (España), 2021

La belle assoupie

Classé dans : Extraits de recueils de poésie de l'auteure,Poèmes en français — 25 février, 2022 @ 6:11

La belle assoupie

 

Sur un vieux fauteuil, dans un coin du salon,

dormait une guitare.

Depuis combien de temps

n’avait-elle pas été caressée

d’une main douce et impatiente

sachant lui soutirer

des notes enflammées et soupirantes ?

Depuis combien de temps dormait-elle

abandonnée sur ce fauteuil élimé

exposée aux poussières du temps

et de l’oubli des jours heureux ?

Ainsi rêvait la belle endormie,

dans sa robe de chêne et d’harmonie,

la hampe nonchalamment inclinée

sur le dossier d’un velours de Gènes suranné

dans le souvenir des jours à deux

où, doucement, l’on caressait encore

de notes ses cordes en demande,

obtenant d’elle soupirs à foison

et tendres pâmoisons.

Dans un crescendo de soupirs éveillés

et de plaintes renaissantes décuplées,

elle se laissait aller au flamenco

de doigts agiles et savants

sachant triompher de sa peine

d’être ainsi depuis trop longtemps

reléguée à l’oubli, délaissée,

comme un vieux meuble poussiéreux

dans le coin d’un salon abandonné…

 

@ Monique-Marie Ihry – 6 février 2022 ‒

Abus de pouvoir

Classé dans : Poèmes en français,Réflexions diverses — 23 février, 2022 @ 12:44

PARIS II La mélancolie du cygne

Abus de pouvoir

 

La Terre est un oiseau blessé,

son aile brisée la prive d’espérer

pouvoir encore s’évader

vers un ciel bienveillant.

La paix ressemble désormais

à cette lointaine étoile

dans l’illusoire d’un firmament

exempt d’empathie.

Le covid s’est installé,

a semé l’angoisse,

pris ses aises.

Mais cela n’a pas suffi aux hommes,

certains ont réinventé, perpétué la guerre,

comme si l’on n’avait pas oublié

les souffrances imposées aux familles

décimées et meurtries

au plus profond de leurs âmes

au cours de l’histoire de l’Homme

et de l’humanité…

 

Les hommes, les oiseaux

espèrent encore s’enfuir,

poursuivent une chimère,

d’autres, plus conscients,

esquissent un signe de croix

ou se prosternent

ignorant la poterne

dans leur dos.

 

La Terre se meurt,

les hommes se querellent.

Comme toujours, certains médisent,

épris de liberté

se battent pour un pass,

se vantent de le renier,

en achètent un faux sur le Net

en toute discrétion

pour continuer à aller au restau

au ciné, n’importe où

comme bon leur semble,

maudissent les vaccinés,

et d’autres envient

la nouvelle voiture du voisin…

 

Oiseaux sans ailes,

des enfants sont battus,

humiliés, violentés, violés

au sein de familles confinées

dans l’exigu de l’intimité.

Comme toujours, des familles se tiraillent

pour un héritage ou pour un rien,

les politiques déraillent

essaient de se tailler une bonne part

dans le festin d’une présidence

tous les cinq ans miroitée.

 

Mais le covid se moque

de ces « petites » choses

insignifiantes régissant la cité

des fourmis minuscules

et affolées que nous sommes.

Le virus frappe toujours ici et là,

avec moins de virulence il est vrai.

Avec pugnacité,

et ‒ comme si cela ne suffisait pas ‒

des canons se positionnent

et postillonnent leurs boulets d’acier

aux portes de la souffrance

afin d’asseoir la puissance

d’un seul être en mal

de pouvoir… !

 

© Monique-Marie Ihry   – 23 février 2022 -

(Aquarelle de l’auteure intitulée « Au chant du cygne » faisant partie d’un ouvrage illustré)

 

Comparecencia/ Comparution, poème de José María Molina Caballero traduit en français

Classé dans : Poemas en español,Poèmes en français,Traduction — 14 février, 2022 @ 9:57

Je vous propose aujourd’hui ce très beau poème du grand poète et éditeur espagnol José María Molina Caballero, traduit par mes soins à sa demande, et faisant partie du recueil « Medidas cautelares/ Mesures préventives » paru en novembre 2021 aux Éditions Ánfora Nova, de Rute (Espagne).

 

COMPARUTION

 

Les arêtes de la peur murmurent

dans le cortex de nos oreilles,

et pénètrent dans la mer vulnérable

qui s’incruste dans les tympans de givre

de la défaite qui nous brise, contraint au silence

comme des vitres sans lumière ni horizon.

Tes yeux indécis comparaissent

comme témoins aveugles des ombres.

*

COMPARENCENCIA

 

Las aristas del miedo nos susurran

en las cortezas de nuestros oídos,

y penetran en el mar vulnerable

que se incrusta en los tímpanos de escarcha

del fracaso que nos rompe y silencia

como cristales sin luz ni horizonte.

Tus ojos indecisos comparecen

como testigos ciegos de las sombras.

 

© José María Molina Caballero

(Extrait du recueil de poésie Medidas cautelares, Anfora Nova, Rute, 2022)

 

Aller sans retour…

Classé dans : poèmes d'amour,Poèmes en français — 12 février, 2022 @ 5:15

Aller sans retour…

 

Un ami part,

un enfant naît,

le soir se meurt

et déjà le soleil luit

quelque part…

© Monique-Marie Ihry    – 12 février 2022 -

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