Dans le Jardin des mots

Archive pour la catégorie 'Poèmes en français'

Comparecencia/ Comparution, poème de José María Molina Caballero traduit en français

Posté : 14 février, 2022 @ 9:57 dans Poemas en español, Poèmes en français, Traduction | Pas de commentaires »

Je vous propose aujourd’hui ce très beau poème du grand poète et éditeur espagnol José María Molina Caballero, traduit par mes soins à sa demande, et faisant partie du recueil « Medidas cautelares/ Mesures préventives » paru en novembre 2021 aux Éditions Ánfora Nova, de Rute (Espagne).

 

COMPARUTION

 

Les arêtes de la peur murmurent

dans le cortex de nos oreilles,

et pénètrent dans la mer vulnérable

qui s’incruste dans les tympans de givre

de la défaite qui nous brise, contraint au silence

comme des vitres sans lumière ni horizon.

Tes yeux indécis comparaissent

comme témoins aveugles des ombres.

*

COMPARENCENCIA

 

Las aristas del miedo nos susurran

en las cortezas de nuestros oídos,

y penetran en el mar vulnerable

que se incrusta en los tímpanos de escarcha

del fracaso que nos rompe y silencia

como cristales sin luz ni horizonte.

Tus ojos indecisos comparecen

como testigos ciegos de las sombras.

 

© José María Molina Caballero

(Extrait du recueil de poésie Medidas cautelares, Anfora Nova, Rute, 2022)

 

Aller sans retour…

Posté : 12 février, 2022 @ 5:15 dans poèmes d'amour, Poèmes en français | Pas de commentaires »

Aller sans retour…

 

Un ami part,

un enfant naît,

le soir se meurt

et déjà le soleil luit

quelque part…

© Monique-Marie Ihry    – 12 février 2022 -

N u i t

Posté : 9 février, 2022 @ 3:15 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, Poèmes en français | Pas de commentaires »

fantasmagorie I 30 40

                     Nuit 

 

   Des chevaux parcouraient la nuit

                    à grandes enjambées.

Poussés par le vent de l’agonie,

ils chevauchaient les cieux,

pourfendaient l’acier des nuages

avec leur museau de grise écume.

   Brune était la nuit,

brumes les feuilles flétries

sur la terre d’automne et d’ombre,

sombre mon cœur

                   dans la tempête du souffrir

nourri au désespoir de l’automne

à force de croire en l’impossible,

entraîné bien malgré lui

dans la cavalcade des cieux

                   où la raison se perd à force de rêver,

                   où le cœur se pâme à force d’espérer

le retour d’une accalmie

sur l’amer de l’âme délaissée.

   Des chevaux parcouraient la nuit

                   à grandes enjambées,

des chevaux en furie

                   tout comme mon cœur

                   voué à l’agonie

dans la nuit annoncée

                   de l’âme abandonnée.

 

@ Monique-Marie Ihry  -  1er février 2022  -

(Illustration : toile de l’auteure : « Fantasmagorie » (2015) – huile sur lin 40 x 30 cm -)

« Tir amical » (Fuego amigo), poème de José Maria Molina Caballero

Posté : 26 janvier, 2022 @ 3:18 dans Poemas en español, poèmes d'amour, Poèmes en français, Traduction | Pas de commentaires »

Je vous propose aujourd’hui ce très beau poème du grand poète et éditeur espagnol José María Molina Caballero, traduit par mes soins à sa demande, et faisant partie du recueil « Medidas cautelares/ Mesures préventives » paru en novembre 2021 aux Éditions Ánfora Nova, de Rute (Espagne).

Il est intitulé «Tir amical» (Fuego amigo).

TIR AMICAL

 

Tes yeux me mitraillent sans repos

à mesure que le soir a raison de moi.

Le feu se répand dans les orifices

de mes blessures et parcourt lentement

les pores de ma peau et de mon sang,

dans les fosses de cette peur que suppure             

ton regard assassin d’horizons,

et les couteaux hostiles qui égorgent

les abîmes de la lumière et de la vie.

Le métal tranchant de tes lèvres

parcourt chaque sillon de mon corps,

s’arrête sur mes jambes, mes hanches,

ma poitrine et, ensuite, parvient jusqu’à mon ombre

furtivement et la brise en mille morceaux.

Et sans mesurer tes mots, tes tirs

façonnent leur victoire sans appel.

*  *  *  *  *  *  *  *  *  *

FUEGO AMIGO

Tus ojos me disparan sin descanso

al compás de la tarde que me rompe.

El fuego se derrama entre los huecos

de mis heridas y recorre lento

los poros de mi piel y de mi sangre,

en las fosas del miedo que supura

tu mirada asesina de horizontes,

y los hoscos cuchillos que degollan

los abismos de la luz y la vida.

El metal afilado de tus labios

recorre cada surco de mi cuerpo,

se detiene en mis piernas, mis caderas

mi pecho y, luego, llega hasta mi sombra

con sigilo y la rompe en mil pedazos.

Y sin mediar palabra, tus disparos

construyen su victoria inapelable.

juntos conseguiremos

D’une épine

Posté : 9 janvier, 2022 @ 11:58 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, Poèmes en français | Pas de commentaires »

D’une épine 


Un bouton de rose est né d’une épine

à l’aube d’un jour nouveau.

Un bouton, bientôt une rose ivoirine

dans sa robe de velours

que la rosée matinale

a paré de ses perles diamantines.

Une rose dès l’aube est née

d’une blessure pétrifiée,

d’autres sont écloses à leur tour

au buisson de la vie,

juste le temps d’une accalmie

entre deux rayons d’amour,

au son d’un « je t’aime »

comme un terreau de mots

fécondant un renouveau,

juste le temps d’une floraison,

un instant de répit

dans la survie de l’être…

 

 

© Monique-Marie Ihry  – 23 janvier 2021  -

texte déposé

Près de la cheminée

Posté : 1 décembre, 2021 @ 5:42 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, Poèmes en français | Pas de commentaires »

 

livres rose

 

Près de la cheminée

 

Il est un vert pays taquiné par le gel

où la morte-saison, d’une langueur exquise,

déploie son grand jupon sur la prairie acquise

à l’automne embelli versé d’intemporel.

Lorsque le jour se lève, adoubé de pastel,

la dentelle au blanc givre en secret rivalise

avec le diamant brut que le verbe égalise,

ne pouvant exprimer un choix sempiternel.

Les jours froids y sont doux près de la cheminée

où s’anime un grand feu, chaleur disséminée

au plus profond du cœur des habitants lorrains…

 

Ce pays c’est le mien. Y gazouillent des fontaines

lorsque le printemps s’éveille aux pensées turlutaines,

y chantent les oiseaux d’ineffables

et chaleureux refrains…

 

© Monique-Marie Ihry  – 28 novembre 2020 –

L’amour amertume

Posté : 29 novembre, 2021 @ 5:30 dans Poemas en español, poèmes d'amour, Poèmes en français | Pas de commentaires »

clothilde 55  46

L’amour amertume

Lasse de s’affronter en vain

au destin, ma peine

se retire en rugissant comme la mer,

brandissant la bannière sanglante

d’un ciel amer et rougeâtre.

Mon cœur,

mon pauvre cœur

vagabond court

sur les vagues de sang,

fou, muet, mis à nu,

en deuil, sans mots,

pleurant son amour perdu

dans la noire nuit

sanguinolente de l’hiver…

Cœur sans ailes,

tel un oiseau blessé

errant dans la nuit

de l’amour inconsolé ;

cœur sans ailes,

oiseau dénudé de l’amour

dans la nuit de l’âme,

longue et lente nuit

inconsolable,

sempiternelle nuit

de l’amour amer…

*

Del amor amargo

 

Harta de rebelarse en vano

contra el destino, mi pena

se retira como un mar rugiendo

con la bandera sangrienta

de un cielo amargo y rojizo.

Mi corazón,

mi pobre corazón

corre, vagabundo

sobre las olas de sangre,

loco, mudo, desnudo,

en luto, sin palabras,

su amor perdido llorando

en la noche negra

y sangrienta noche del invierno…

Corazón sin alas,

como un pájaro herido

vagando por el aire nocturno

del amor desconsolado;

corazón sin alas,

pájaro desnudo del amor

en la noche del alma,

larga y lenta noche

del desconsuelo,

sempiterna noche

del amor amargo…

*

© Monique-Marie Ihry  – 28 mars 2021 -

derechos de autor

(Toile de l’auteure intitulée « Clothilde » (2015) – 55 x 46 cm -)

 

 

Les rimes mensongères

Posté : 13 novembre, 2021 @ 11:36 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, Poèmes en français, Réflexions diverses | Pas de commentaires »

naipe

Plagiat, les rimes mensongères

 

Il n’est pas d’élixir conférant le génie.

Si nectar il était, nous aurions recours

Aux charmes du divin et sa belle magie,

Adhérant tous ensemble au même et grand discours.

 

Il n’est pas de recette au poète talent.

Il n’est que le travail et la persévérance,

Car la création est un acharnement,

Une transe, une foi, voire une extravagance

 

Qui n’appartient qu’à soi, ne peut se partager

Sous peine de plagiat, coutumes messagères

Au verbe naufragé qui laissent présager

Du peu de ce talent des rimes mensongères.

 

 

©  Monique-Marie Ihry  -  8 août 2020  -

M a i s…

Posté : 7 novembre, 2021 @ 2:35 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, poèmes d'amour, Poèmes en français | Pas de commentaires »

clothilde 55  46

Mais…

Mon cœur ce matin épanche

sa rose mélancolie.

C’est dimanche, c’est certain,

           un jour où tout se pose,

où chacun fait une pause… Mais.

L’automne a décidé de déposer

lui aussi ses valises

dans les allées du jardin de l’espérance,

et je sais que plus jamais tu ne reviendras

au temps des cerises

fouler avec moi le grand jardin

des nobles insouciances…

Tu es parti un beau matin,

un dimanche précisément,

ce jour où sur les branches désormais

se balancent les dernières feuilles,

où même le ciel s’effeuille

en gris nuages émasculés

éjaculant de longues gouttes infécondes

sur l’onde de mon cœur abandonné

à cette longue et désespérante habitude

te t’attendre, de t’attendre, en vain,

sans fin…

C’est dimanche et c’est l’automne

pour qui sait la vie, ô combien, monotone

au cœur mutilé privé de son jumeau,

livré aux inexorables maux

d’une solitude pérennisée.

Mon cœur ce matin épanche sa lente mélancolie,

et sur la blonde robe élimée de notre chêne,

au grand pré de nos jeunes années d’insouciance,

sur ce banc où, jadis nous faisions rimer

rêves, poèmes et vie de bohème,

l’automne chagrin peu à peu s’effeuille

désespérément,

dans le matin jonché de feuilles

d’ambre et de brune mélancolie.

Il n’est plus que ce « je t’aime »

logé au nid des âmes errantes

dans le vague d’un ciel de brume langueur,

dans la désespérante attente d’un renouveau,

au printemps des cœurs sereins

où tout revient et rien ne semble se perdre

dans le lointain, définitivement…

© Monique-Marie Ihry  – 3 octobre 2021  -

(toile de l’auteure intitulée « Clothilde » (2015) – huile sur toile 55 x 46 cm -)

Novembre

Posté : 1 novembre, 2021 @ 9:49 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, poèmes d'amour, Poèmes en français | Pas de commentaires »

PARIS II La mélancolie du cygne

Novembre

 

Novembre et son cortège de chrysanthèmes,

requiem fleuri, hommage                                       aux défunts,

à ceux que l’on a tant aimés et qui ne sont plus,

à ceux dont le dernier repos              n’a pas de tombe digne

pour être morts dans l’indigne condition          du tourment

d’une guerre intestine,

 

nuages obscurs charriés par le vent                          du nord

crachant leur pluie sur les châtaigniers                  en berne,

mer agitée vomissant au loin ses bateaux

vers le large,

 

plages désertées fouettées par les vagues

du non-retour,

 

vague à l’âme dans la grisaille de l’aube,

 

 

AMERTUME !

 

© Monique-Marie Ihry  – 29 septembre 2020 –

(Illustration de l’auteure « La mélancolie du cygne » (2017) – encre de Chine)

 

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