Dans le Jardin des mots

Archive pour la catégorie 'Poèmes en français'

Masque…

Posté : 6 novembre, 2022 @ 10:56 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, Poèmes en français | Pas de commentaires »

Masque…

 

La guerre a fait rage dans le blanc paysage de l’hiver

désormais maculé par le sang de valeureux soldats…

Seule est la plaine sous la bise hivernale

qui souffle en rafale son amertume glaçante

sur les corps étalés, sans défense, abandonnés,

exposés aux rigueurs hivernales.

Isolés, sont ces êtres en phase terminale,

ces corps mutilés dont l’âme, déjà, s’en est allée

vers des lieux plus favorables…

 

Peu à peu, neige s’installe dans la plaine endormie…

En silence, elle recouvre de son blanc linceul de flocons

les monts, les vallées, les forêts de cristal, l’horizon

des corps ensanglantés,

masquant ainsi l’horreur du combat

sacrificiel…

 

La mort rôde de nouveau.

Un tir isolé déchire le silence.

Un cri sourd, un râle désespéré,

une flaque de sang macule le sol blanc…

De nouveau, le silence. La mort cependant rôde,

érode des corps parallèles ensanglantés,

emporte vers des rivages plus sereins

ces âmes lasses d’avoir combattu en vain

pour une paix illusoire.

 

Demain, dans la blancheur virginale de l’aube

et le silence d’une mort résolument installée,

une nouvelle rafale de neige opaline masquera

de son aube virginale

le carnage d’autres vies immolées

pour satisfaire les dieux éternels

et insatiables de la guerre…

 

Le monde ne change pas.

Les crimes se perpétuent.

Au nom du pouvoir de certains,

l’on sacrifie des pères,

des mères se lamentent,

l’enfance mutilée se désespère…

 

© Monique-Marie Ihry  – 6 novembre 2022 -

Mesures préventives / Medidas cautelares, Recueil de poésie de José María Molina Caballero traduit en français par Monique-Marie Ihry, Collection Bilingue n° 17, Cap de l’Etang Editions

Posté : 5 novembre, 2022 @ 2:48 dans Poemas en español, Poèmes en français, Réflexions diverses | Pas de commentaires »

COUVERTURE 1ère José Maria MESURES PREVENTIVES 5 novemvbre 2022

Fruit de beaucoup d’années de réflexion et d’un travail exigeant, Mesures préventives est un ouvrage très accompli, mature et original dans lequel le poète renommé José María Molina Caballero réunit un ensemble de poèmes composés d’hendécasyllabes non rimés très émouvants. Avec une approche philosophique, sa poésie existentielle scrute les lumières et les ombres de la condition humaine et s’assimile à une sorte de jugement dans lequel est mis en évidence un compromis esthétique réussissant à captiver l’attention du lecteur. C’est un recueil de poésie élaboré avec une structure métrique rigoureuse dans lequel nous découvrons une grande force expressive, une cohérence et une unité thématique. Cet ouvrage excellent, tant sur le plan de la forme que du contenu, a reçu l’éloge unanime de la critique littéraire.

Dans cet ouvrage rédigé avec une structure métrique rigoureuse, nous trouvons à la fois une grande force expressive, une cohérence et unité thématique.

Cet ouvrage excellent, tant sur le plan de la forme que du contenu, a été nominé pour le Prix Andalucía de la Crítica 2022. Il a par ailleurs reçu un éloge unanime de la critique littéraire.

José María Molina Caballero est poète, auteur de récits et éditeur. Il est membre de l’Académie Royale de Cordoue et de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Antequera. Il est auteur de 15 ouvrages, directeur de la maison d’édition Ánfora Nova et de la revue du même nom. Il est membre du Conseil Consultatif du Centre Andalou des Lettres et du Conseil Social de l’Université de Cordoue. Il a reçu le Prix Cordobés del Año 2019, a été nominé pour le Prix Andalucía de la Crítica 2022, 2019, 2013, 2009 et 2006, a reçu le Prix Mecenas de la Literatura Andaluza “Manuel Altolaguirre”, le Prix National de Poésie « Ciudad de Benicarló”, la Bourse à la création littéraire du Ministère de la Culture, un Accessit du Prix National de poésie « Rafael Alberti-Unicaja »… Une partie de son œuvre a été traduite en anglais, en italien, en portugais, en serbe, en roumain et en français.

La traductrice Monique-Marie Ihry a fait des études de Droit et d’Espagnol. Elle est auteure de nombreux recueils de poésie, de romans et de littérature jeunesse. Elle est également traductrice espagnol-français et illustratrice. Elle a été récompensée par des prix prestigieux de littérature, dont ‒ pour ne citer que les plus récents ‒ le Prix Jean-Vincent Verdonnet 2022, le Prix Paul Verlaine 2021 (Metz), le Prix Visages du Nord 2021, le prix Jean Bonicel 2020, le Prix Jean Cocteau 2020 de la Société des Poètes français dont elle est membre, le prix de traduction François Victor Hugo 2019 de la Société des Poètes français pour sa traduction en français du recueil Langueur de la poète argentine Alfonsina STORNI, avec un rappel de ce même prix en 2020 pour sa traduction de Inquiétudes sentimentales la poète chilienne Teresa WILMS MONTT.

Renseignements sur l’ouvrage publié :

© Cap de l’Étang Éditions™, 13 rue du Château, Capestang (34310), France

Bruno SALGUES/SIRET : 753 039 981 00026

Numéro éditeur : 978-2-37613

BNF : 17841

Gencod : 3019008245105

Site web : http://www.capdeletang.com

ISBN : 978-2-37613-141-0

EAN : 9782376131410

Code Thema : DCF

Code Dewey : 841

Code CLIL : 3633 Poésie

3638 Poésie Contemporaine

Auteur du texte : José María Molina Caballero

Présentation : Antonio Cruz Casado

Traduction : Monique-Marie Ihry

Réalisation de la couverture : Bruno Salgues

Nombre de pages : 152

© Tous droits de reproduction et de traduction, d’adaptation et d’exécution réservés pour tous les pays

Dépôt légal : octobre 2022

Deux blancs cygnes

Posté : 26 octobre, 2022 @ 8:44 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, Poèmes en français | Pas de commentaires »

cygne couple

Deux blancs cygnes

(Sonnet)

 

Deux cygnes opalins voguaient calmes, beaux.

Le chant du crépuscule éveillait une étoile

Bienveillante évinçant la brume de son voile.

L’archange dans le ciel semblait bénir les eaux…

 

Au loin, l’on entendait des canons, des corbeaux,

Dont le martèlement dans la nuit automnale

Finit par succomber ; plus de tirs en rafale

Dans le silence azur d’une nuit sans tombeaux.

 

Il n’était plus d’obscur sous les feux de la lune.

La valse palmipède à l’ivoirine plume,

Vint attendrir les flots, les combler d’infini.

 

Sur le bienheureux lac, fleurissait l’assurance

D’un univers serein dépourvu de souffrance,

De l’enfer des combats, leur souvenir honni…

 

© Monique-Marie Ihry – 6 mai 2022 –

cygne couple

Le wagon infernal

Posté : 22 septembre, 2022 @ 4:54 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, poèmes d'amour, Poèmes en français, Réflexions diverses | Pas de commentaires »

fantasmagorie I 30 40

 Le wagon infernal 

 

…Je tentais vainement d’accrocher mon wagon

À ce train diabolique où valse l’horizon,

Mais ne parvenais pas dans cette course folle

À rassembler le tout courant derrière Éole.

Mus par un ouragan de pensées délétères,

Les nuages du ciel, comme de pauvres hères

Montés sur leur jument, vomissaient leur sang,

Maculaient le soir d’un bandeau indécent.

Dans un semblant de paix malgré ce flux de rouge,

Les noirs délaissèrent le siège de ce bouge

Et la lune en sommeil fit éclore une étoile,

Soulageant de ce fait les cœurs purs de leur voile.

Puis le train se para d’un semblant d’unité,

Une paix s’installa sur le rail affecté,

Et dans le ciel paisible un oiseau de passage

Grava ces mots d’amour, ce bienveillant message :

 

« La mort survient sans rendez-vous,

Soyez unis, entraidez-vous,

     La vie est une fleur fragile,

     La guerre une cause futile.

     De la nuit émane le jour,

     Des maux, le plus fort est l’amour! »

 

© Monique-Marie Ihry

(toile de l’auteure intitulée « Fantasmagorie I », huile sur toile, 30 x 40 cm)

Poème XXVIII. [Lorsque, dans l’ombre obscure] du recueil de poésie « Rimas » de Bécquer (1836-1870)

Posté : 17 septembre, 2022 @ 1:18 dans poèmes d'amour, Poèmes en français, Traduction | Pas de commentaires »

COUVERTURE 1ere rimes bécquer-page001 (3)

Je vous propose aujourd’hui le poème XXVIII du recueil Rimas du grand poète romantique espagnol Gustavo Adolfo Bécquer (1836-1870). Il fait partie du recueil intitulé Rimes paru en septembre 2022 aux Éditions Cap de l’Étang dans une version bilingue et que j’ai eu ce grand bonheur de traduire.

 

XXVIII. [Lorsque, dans l’ombre obscure]

 

Lorsque, dans l’ombre obscure,

une voix égarée murmure

en troublant son calme douloureux,

si au fond de mon âme

je l’entends doucement résonner,

dis-moi, est-ce le vent qui se plaint

dans ses virevoltes, ou sont-ce tes soupirs

qui en passant me parlent d’amour ?

 

Lorsqu’à ma fenêtre le soleil

rouge brille dans le matin,

et que ton ombre évoque mon amour,

si j’ai l’impression de sentir

une autre bouche dans la mienne,

dis-moi, est-ce qu’aveugle je délire,

ou est-ce ton cœur qui m’adresse

un baiser dans un soupir ?

 

Et dans le jour lumineux,

et dans la grande et sombre nuit,

si dans tout ce qui entoure

l’âme qui te désire,

je crois te ressentir et te voir,

dis-moi : est-ce que je te touche ou te respire

tout en rêvant, ou bien dans un soupir

me donnes-tu ton souffle afin que je m’en désaltère ?


 Gustavo Adolfo Bécquer

 

https://capdeletang.com/produit/rimes-rimas-de-gustavo-adolfo-becquer/

 

 

Si…

Posté : 18 août, 2022 @ 11:33 dans Poèmes courts, poèmes d'amour, Poèmes en français | Pas de commentaires »

DELICES 5

Si…

 

Si mes vers avaient ce pouvoir

d’effleurer doucement tes lèvres

que j’espère frémissantes d’émoi

sous la caresse de mes mots,

alors, j’effeuillerais lentement ta chemise,

déferais un à un les boutons

menant à l’allée ensoleillée de ton cœur.

Et, posée sur ton sein de bronze et de velours,

j’écouterais battre ces élans d’amour

agiles et cadencés au rythme

d’une émotion intense, ensemble partagée…

 

Si mes vers avaient ce pouvoir

d’effleurer lentement ton âme solitaire,

je pourrais enfin me retirer de ce monde,

à jamais comblée par l’extase

de ce seul instant d’éternité…

 

©  Monique-Marie Ihry    -  15 août 2022 -

(Illustration de l’auteure : « Délices 5″ (2018), encre de Chine=

Vint le baiser

Posté : 19 juillet, 2022 @ 10:29 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, poèmes d'amour, Poèmes en français | Pas de commentaires »

Chutt ! II 55 46

Vint le baiser

 

… Puis vint le baiser,

un baiser violent comme une exigence,

un de ces uniques baisers qui rend fou, délirant,

ouvre une brèche, un passage

dans un cœur asséché par les tourments de la vie,

un baiser qui suggère à la hâte des mots déments

griffonnés sur une nouvelle page,

défie la raison, ses démons,

anéantit chaque bonne résolution

et fait enfin sombrer dans le néant

les pensées obscures gisant

dans l’antre insoumis du cœur.

C’était un baiser d’allégeance

qui ressuscite

et suscite un nouvel élan,

fougueux élan d’amour, de printemps,

enfanté par la passion naissante d’un renouveau.

 

J’eus soudain envie de laisser faire la vie,

de lâcher prise et d’oublier

l’ennui des jours lents et tristes,

ces moments faits de bistre,

ces heures hantées par la métaphore

de la mort et de ses encore,

modelées par le souffrir

d’un long et douloureux martyre.

Je m’ouvris à cet impétueux baiser,

semant à tout vent

dans les sillons jadis inféconds de mon cœur

les voluptueux pétales d’un printemps éternel.

©  Monique-Marie Ihry    -  25 avril 2022  -

(toile de l’auteure intitulée  » Chut !  » (2016) – huile sur lin 55 x 46 cm -)

 

Jamais

Posté : 2 juillet, 2022 @ 10:29 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, poèmes d'amour, Poèmes en français | Pas de commentaires »

flor IV  60 80

Jamais

 

Elles reviendront les hirondelles

composer leur nid dans notre jardin,

tout comme les iris sur le bord des canaux,

mais je sais qu’à moi, tu ne reviendras pas.

 

Oiseaux et papillons voleront de nouveau

venant ainsi demain fleurir la vie

de mille couleurs et d’harmonie,

mais je sais qu’à moi, tu ne reviendras plus.

 

On ne revient jamais du grand trépas,

et même si l’on dit qu’il existe là-haut

un grand jardin d’âmes fleuri,

je sais que la vie là-bas est irréelle ;

et que dans notre jardin d’ici-bas,

même si avec les oiseaux le printemps

toujours revient,

je sais que jamais tu ne me reviendras !

 

@ Monique-Marie Ihry  – 9 février 2022 –

(toile de l’auteure intitulée « Flor IV » huile sur toile 80 x 60 cm)

J’irai au bois

Posté : 14 juin, 2022 @ 10:28 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, poèmes d'amour, Poèmes en français | Pas de commentaires »

ENCRE 29 (3)

J’irai au bois   

(Sonnet)

 

Je voudrais de mes mains toucher l’immatériel,

Colombe me poser sur un nuage rose,

Frôler la belle étoile où mon amant repose,

Quitter ce monde laid, rejoindre l’arc-en-ciel.

 

Il me faut chaque jour dans le superficiel,

Composer le futur à la rime morose,

Semer des mots d’espoir dans mon jardin en prose,

Ressentir de l’instant le vide artificiel…

 

Lorsque viendra l’avril éclore l’espérance,

Les grands maux de l’hiver feront leur révérence,

Je m’enfuirai vers toi loin de ce crève-cœur…

 

J’irai au bois cueillir le bouquet d’un poème

Orchestré par l’amour sur un air de bohème,

Où l’on fait fi des maux, où le verbe est vainqueur…

 

©  Monique-Marie Ihry    -  11 mai 2022  -

(illustration de l’auteure, encre de Chine)

Telle la rosée

Posté : 9 juin, 2022 @ 8:20 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, Poèmes courts, poèmes d'amour, Poèmes en français | Pas de commentaires »

bailarin détail

Telle la rosée

 

Ton souvenir vient délicatement

se poser telle la rosée

sur les blanches corolles de l’aube.

Tu te penches sur mon front

et déposes un doux

et langoureux baiser,

effeuillant la colline

désormais ensoleillée

où repose sereinement

mon cœur…

©  Monique-Marie Ihry   – 18 mai 2022 -

(toile de l’auteure, détail de  ” Bailarin ” – huile sur lin – )

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