Dans le Jardin des mots

Archive pour la catégorie 'Extraits de romans déjà parus'

Emission de radio relative à mes écrits

Posté : 4 février, 2015 @ 9:17 dans Extraits de romans déjà parus, Poèmes en français | Pas de commentaires »

Voici le lien relatif à une première émission de radio sur RCF enregistrée à Carcassonne en janvier 2015 et diffusée le 4 février 2015. Deux autres suivront dont une consacrée à ma peinture.

 

http://rcf.fr/vie-quotidienne/monique-marie-ihry-ecrivain-1

 

 

 

Extrait n° 6 du roman  » Bellucio « 

Posté : 8 août, 2014 @ 12:01 dans Extraits de romans déjà parus, roman | Pas de commentaires »

Chapitre 4

 

1

[…]

Jacques Bellucio cultivait en réalité une sainte horreur des célébrations en tout genre. Cela le rendait nerveux et c’était plus fort que lui. Il tenait impérieusement à détruire la moindre étincelle de bonheur pouvant épanouir le cœur des êtres qui l’entouraient, on ne pouvait être heureux que par ses soins et uniquement lorsqu’il l’avait désiré, ce qui revenait à dire jamais. Se souciait-il des souhaits des autres ? Cela n’avait jamais été son problème. Les quelques mois de bonheur forcé qui avaient précédé cette malheureuse scène avaient été si pénibles pour lui à élaborer dans une douleur consciencieuse, avec cette patience calculée qu’il ne possédait en l’occurrence pas, mais ils représentaient en soi un mal nécessaire à un heureux dénouement ultérieur attendu. Laure était par ailleurs tombée enceinte, ce qui avait conforté Jacques dans l’espoir d’un inévitable mariage prochain.

Il n’avait de cesse de penser également qu’il finirait par obtenir l’usufruit de cette belle demeure qu’il venait tout juste de commencer à restaurer selon ses propres goûts…

 

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Extrait n° 5 du roman  » Bellucio « 

Posté : 8 août, 2014 @ 11:57 dans Extraits de romans déjà parus, roman | Pas de commentaires »

Chapitre 3

 

7

 

Laure de Montpeyrou portait ce soir-là une élégante robe fourreau de satin noir. Elle avait jeté négligemment sur ses épaules une étole de renard bleu qui laissait deviner un décolleté des plus avenants. Le chauffeur de taxi qui les avait véhiculés ne put s’empêcher de penser que ces deux-là formaient un couple assez assorti, bien qu’il lui sembla que le beau brun ténébreux posait à la dérobée sur la femme  l’accompagnant un regard prédateur qui en disait bien long sur les intentions  fomentées à son égard.

Laure s’assit avec une grâce naturelle. Ses cheveux étaient relevés en chignon. Quelques mèches décidément rebelles s’en échappaient formant de délicates volutes qui venaient souligner au passage la grâce parfaite de l’ovale de son visage. Un collier d’émeraudes délicat dont les pierres étaient serties de petits diamants assortis à des pendants d’oreille discrets lui conférait digne élégance. Elle rayonnait de vie recouvrée. Son cœur battait à l’unisson des rêves qu’elle avait commencé à composer depuis quelques semaines. Elle se sentait redevenir femme et osait espérer que son charme ne laisserait pas Jacques indifférent.

L’homme considéra un instant le solitaire  brillant de mille feux à l’annulaire de la jeune femme.

« Un caillou comme ça, pensa-t-il, ça doit bien peser cinq ans de loyer, sans compter ce qu’elle porte au cou et aux oreilles…

–          Quel plaisir d’être avec vous ce soir ! s’exclama la jeune femme d’une voix cristalline.

–  Si je puis me permettre, vous êtes absolument radieuse, ma chère !

[…]

 

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Extrait n° 4 du roman  » Bellucio « 

Posté : 8 août, 2014 @ 11:15 dans Extraits de romans déjà parus, roman | Pas de commentaires »

Chapitre 3

6

 

Les récépissés des lettres recommandées s’amoncelaient dans la boîte à lettres de Jacques. Il n’allait jamais les chercher, car il savait que ces courriers émanaient pour la plupart de son ancienne logeuse, laquelle avait fini par retrouver sa trace et s’impatientait de ne plus être payée depuis plusieurs mois déjà.

Lorsqu’il voulut allumer son four pour y faire réchauffer un pâté lorrain qu’il avait acheté chez son boucher, celui-ci refusa de se mettre en route. Une visite rapide au compteur de gaz le renseigna d’emblée sur le côté critique de la situation. Par acquis de conscience il alluma le plafonnier, mais ce fut sans succès. Il était par conséquent certain que les plombs n’avaient pas sauté. En fait, plus aucune lampe ne s’allumait dans l’appartement. On lui avait donc encore une nouvelle fois coupé l’électricité. Il lui fallait trouver une solution rapidement.

Aussi décida-t-il de mener une cour encore plus assidue à sa collègue Laure de Montpeyrou. Jusqu’à présent, il avait bien mené sa barque. Elle avait mordu à l’hameçon au-delà de ses espérances. Il descendit téléphoner dans une cabine téléphonique située au coin de sa rue. Laure, qui était chez elle, décrocha le combiné aussitôt.

[…]

 

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Extrait n° 3 du roman  » Bellucio « 

Posté : 8 août, 2014 @ 11:11 dans Extraits de romans déjà parus, roman | Pas de commentaires »

Chapitre 3

4

 

Jacques s’était résolu à changer à nouveau de domicile car son propriétaire non rémunéré depuis plusieurs mois se montrait au fil du temps de plus en plus agressif. Il avait fini par dénicher enfin une autre chambre de bonne à louer pour une somme modique dans une rue mal famée de la vieille ville appelée Rue du Maure qui trompe. Le timbre de la sonnette résonna très fort dans l’unique et minuscule pièce et fit sursauter Jacques dans son sommeil. Il décida de ne pas répondre.

La sonnette se mit à tinter de plus belle. Comme personne ne daignait bouger à l’intérieur de l’appartement, on sonna avec une insistance décuplée.

« Police. Ouvrez cette porte ! »

Jacques traîna les pieds jusqu’à la porte. Il était d’une humeur qui ne laissait rien présager de bon.

Le Commissaire Makri entra sans ménagement dans l’unique pièce, intimant au bellâtre de s’habiller afin d’être plus décent. Jacques refusa de se soumettre, arguant qu’entre hommes, il n’y avait en l’occurrence pas de mal.

« Vous êtes toujours aussi récalcitrant envers les forces de l’ordre ?

–          Toujours quand je n’ai pas eu le temps de prendre un bon café, répondit Jacques avec bel aplomb.

[…]

 

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Extrait n° 2 du roman  » Bellucio « 

Posté : 8 août, 2014 @ 11:06 dans Extraits de romans déjà parus, roman | 1 commentaire »

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Chapitre 2

 

13

[…]

 

Les policiers s’en allèrent et Miguel commença vraiment à prendre peur. Il ne savait pas au juste pourquoi il s’était empressé de mentir. Les policiers allaient certainement se rendre à l’adresse qui était indiquée sur ses papiers d’identité et commencer à mener leur propre enquête. Trop tard, il ne pouvait pas revenir en arrière.

Il convenait de faire vite. Il appela l’université et demanda à parler à son compagnon. On lui affirma qu’il était en cours. On ne pouvait par conséquent le déranger. Il laissa un message indiquant qu’il fallait que M. Bellucio rappelle à son domicile le plus rapidement possible.

Miguel s’assit dans l’unique fauteuil de l’appartement. Il était très inquiet. Jacques avait-il une nouvelle dette de jeu en souffrance ? C’était fort probable. Il allait donc falloir à nouveau faire face à une situation qui devenait désespérément répétitive. Il osa espérer qu’un jour il finirait par cesser de jouer. Il prit un verre de liqueur de mirabelle pour se calmer et alluma un cigare. Le temps ne passait désespérément pas et le téléphone s’obstinait dans un mutisme entêté.

N’y tenant plus, il se décida à se rendre Boulevard Albert 1er et demanda qu’on lui ouvre le bureau de Jacques. Une femme de service s’exécuta avec quelques réticences. Miguel s’assit. Trente minutes plus tard, la porte s’ouvrit enfin et Jacques pénétra dans la pièce.

« Qu’est-ce que tu fous ici ?

–          On ne t’a pas parlé du message que je t’avais laissé ?

–          Si, mais j’ai eu une réunion importante juste après mon cours et je ne pouvais me libérer. Qu’est-ce qu’il y a de si urgent pour que t’oses me déranger à la fac ? En plus, je t’ai déjà dit que je ne voulais absolument pas que tu te montres ici !

Jacques était hors de lui. Ses yeux irradiaient d’une lueur empreinte de cruauté. Jamais Miguel n’avait encore eu à affronter un tel regard, Jacques exhibant là un aspect de sa personnalité ignoré jusqu’alors pas son compagnon.

–          Calme-toi, si je suis là, c’est qu’il s’est passé quelque chose d’inquiétant.

–          Parle ! hurla Jacques de plus belle.

–          La Police est venue à l’appartement en début d’après-midi.

–          Les flics !!!

–          Ils m’ont posé des questions à ton sujet.

–          Quelles questions ???

–          Ils voulaient juste savoir quand tu allais revenir. Je me suis empressé de leur dire que tu n’étais pas là et que je ne savais pas quand tu reviendrais.

–          Tu as bien fait, on va gagner du temps.

–          Gagner du temps, pour quoi faire ?

[…]

 

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Ce roman est en vente sur le site d’Amazon, de la Fnac…

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Extrait n° 1 du roman  » Bellucio  »

Posté : 8 août, 2014 @ 11:00 dans Extraits de romans déjà parus | Pas de commentaires »

Chapitre 2

          1

 

« Miguel, tengo sed[1].

–          Ne pleure pas mon chéri. J’ai envoyé Pablo chercher maman chez les patrons pour lesquels elle travaille. Je suis certain que les Vicario vont la laisser venir te voir.

–          Miguel, tu peux pas savoir comme j’ai froid…

–          Duérmete, duérmete, que mamá está llegando[2]. »

Nous sommes dans un quartier pauvre de la ville de Mexico. Miguel a tout juste sept ans. Son petit frère est tombé malade quinze longs jours auparavant. On n’a pas pu avoir recours à un médecin car il n’y avait pas assez d’argent pour rémunérer ses soins. En désespoir de cause, on a fini par appeler la veille Teódula Fuentes qui habite dans une maison voisine. Elle est venue avec ses remèdes et ses potions prier conjointement les dieux des ancêtres et celui des catholiques du Mexique. La vieille femme a fait ce qu’elle a pu, tout en sachant qu’il n’y avait plus rien à espérer. Le petit garçon était selon toute vraisemblance à l’article de la mort. Dolores, qui était revenue de son travail le dimanche précédent, avait dû repartir après quelques heures passées en compagnie de ses enfants en les abandonnant malgré elle aux bons soins de la vieille indienne ; elle ne pouvait pas se permettre de perdre cette maigre source de revenus qui servait tant bien que mal à nourrir les enfants qu’elle élevait seule depuis le décès de son mari Ignacio. Elle était repartie la mort dans l’âme vers les Lomas de Chapultepec où habitaient les patrons exigeants qui l’employaient.

La vieille indienne au visage parcheminé par les ans avait promis de rester veiller sur l’enfant malade. Mais le pauvre petit s’était mis à délirer à nouveau et son état s’était considérablement aggravé. Le médecin appelé aux frais de la vieille femme avait fini par venir, mais il était trop tard pour sauver la vie compromise de cet enfant. Le sort l’avait donc condamné pour cause de pauvreté, comme cela arrivait hélas encore trop souvent dans ce Mexico des années cinquante… La malnutrition avait concouru à affaiblir ce corps affaibli sans défenses et on ne pouvait hélas plus rien pour lui, sinon prier et prier encore…

Miguel Rosales, qui était encore très jeune à l’époque, était cependant reparti lui-même chercher sa mère chez les Vicario. Il avait dû traverser ces longs faubourgs peuplés par l’actuelle bourgeoisie qui avait supplanté l’authentique aristocratie précédente, et ce juste après la Révolution mexicaine. Les descendants directs des colons espagnols avaient dû céder leur place à la toute puissante économie libérale nouvellement en vogue. Les villas somptueuses de ce quartier avaient été repeuplées par des gens issus du peuple pour la plupart. Ces derniers étaient devenus des nouveaux riches, forts de leur exploitation récente et usurpatrice sur leurs frères indiens soumis de ce fait à une nouvelle forme d’esclavage déguisé. L’histoire semblait se répéter. L’avènement d’une révolution conduisant presque rituellement aux mêmes travers, une aristocratie tombe, l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle oligarchie la remplace et abuse de ses pouvoirs à son tour, et parfois même de façon plus outrancière que la précédente, ce qui fait que les gens du peuple dans leur grande majorité ont tout simplement changé de maîtres entre temps.

[…]

(more…)

Ma participation sur France 3 Languedoc-Roussillon au journal de Midi

Posté : 28 décembre, 2013 @ 6:30 dans Extraits de romans déjà parus, roman | Pas de commentaires »

Participation sur France3 Languedoc-Roussillon au Jounal de Midi

 

http://languedoc-roussillon.france3.fr/emissions/jt-1213-languedoc-roussillon/actu/l-auteure-monique-marie-ihry-est-l-invitee-du-journal-ce-midi.html

 

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Extrait n° 3 du roman  » Mythomania sur le Net « 

Posté : 7 décembre, 2013 @ 11:28 dans Extraits de romans déjà parus | Pas de commentaires »

Intelligences utiles, s’il en est (pp. 18-21)

 

 [...]

Le mensonge est un art qui requiert de l’intelligence. Il convient d’être très fort pour rester menteur sous peine d’être démasqué un beau jour. Il est des menteurs impénitents qui mentent comme ils respirent, sans réfléchir. C’est bien là leur problème. Mentir pour eux est un besoin vital. Ils aspirent à mentir sans cesse, le mensonge les inspire, ils s’en nourrissent à outrance.

 Mais au fait, pourquoi mentent-ils ? C’est souvent pathologique. Mais il faut avouer que le mari trompeur ou l’amant volage ont besoin de cette arme vile pour tourner les pages de leur agenda compliqué. Il est vrai que mener plusieurs vies parallèles ne s’avère pas en outre très aisé.

 Si l’on vous dit au cours d’une même longue phrase de justification attendue :

 « Non, je ne connais absolument pas cette femme. » Et puis dans la foulée :

- Non je ne lui parle plus du tout depuis très longtemps.

Puis encore, plus loin, au cours de la même conversation :

- Cette sirène baise bien [...] je n’ai jamais rien fait avec elle. »,

 pas besoin dans ce cas de se poser davantage de questions. Pour être un menteur plausible il faut savoir faire fonctionner ses neurones afin de ne pas se contredire aussi ouvertement. Mais peut-être qu’à force de se rendre d’un lit à l’autre, la fatigue et l’âge aidant, les connexions cérébrales se trouvent au final quelque peu handicapées. C’est de bonne guerre après tout !

 Il semblerait que Don Juan, Casanova ou Lord Byron aient été plus habiles en leur temps. Leur carrière volage s’est même vue décorée d’une postérité qui perdure encore. Vous m’aurez comprise, on ne parle pas ici d’intelligence du cœur. On évoque une intelligence adroite, celle qui excelle dans les bas fonds d’un esprit pervers.

 Une fois démasqué, l’apprenti menteur doit donc impérativement suivre quelques règles. Il est grand temps qu’il se reprenne. Conseillons-lui par exemple la prise à la hâte de quelques notes sur un carnet qui pourraient l’aider dans ses mensonges :

 « J’ai dit à Martine que j’étais au cinéma ce soir-là et que j’ai vu tel film.

- Pour Marie : je lui ai affirmé que cette sirène, je ne l’ai jamais rencontrée et je ne lui ai jamais écrit non plus. Je ne la tague jamais dans les articles que je publie sur Facebook. »

 Le petit carnet assorti de son crayon ­­­­- que l’on ne doit pas égarer – serait donc l’allié essentiel de mensonges en kyrielles que l’on commet lorsque l’on converse avec une amante éloignée avec qui on entreprendrait une relation épistolaire entre deux rencontres car on peut le consulter à loisir. L’idéal serait finalement un carnet répertoire qui permettrait d’aller très rapidement trouver les indices propices à une argumentation intelligente. Mais le problème survient toutefois lorsque l’on est au téléphone et que l’on ne sait plus où l’on a mis ce petit élément salvateur que l’on aurait pu consulter tout à son aise et à son gré dans une autre circonstance. Que dire alors d’une conversation de visu avec une maîtresse en cours que l’on rencontre par hasard à la sortie d’un hôtel et que l’on n’a manifestement pas l’inélégante opportunité de sortir ses notes salvatrices !

 Après réflexion, je n’ai finalement pas de solution magique qui pourrait venir en aide au menteur dragueur d’intelligence moyenne ou bien encore celui chez qui Alzheimer a commencé à faire quelques dégâts irréparables. On pourrait cependant lui conseiller de remplacer ce carnet par l’application agenda électronique contenue éventuellement dans son portable, mais ce n’est pas tout à fait le top lorsque l’on téléphone avec son portable en même temps. Verser une bonne dose de bromure dans le jus de fruit du petit déjeuner afin de calmer les ardeurs altruistes de ce menteur professionnel serait peut-être envisageable, si tant est que cet individu partage encore notre vie.

 Yiórgos était l’archétype même du menteur professionnel. Je me suis longtemps demandé s’il existait un remède à ces mensonges éhontés. En fait, il n’y en a guère. Le plus important serait en revanche d’essayer de repérer ce genre de mythomanes le plus rapidement possible et de s’en défaire aussi vite. Ce n’est pas toujours évident !

 Ces sites que l’on dits sociaux sont le reflet de notre société faite d’individus vrais et de « masques ». Le vrai se livre tel quel en toute spontanéité, et le masque arbore en permanence un esprit facétieux. Le contact dit masqué se construit très souvent une personnalité brillante, s’invente le personnage qu’il aimerait être dans une autre vie. Il se veut artiste talentueux à l’âme généreuse par exemple, il est directeur d’une multinationale ou se vente encore de participer activement à de nombreuses causes humanitaires. Il flaire, repère les failles des proies possibles attirées par le brio et l’humanisme qu’il arbore faussement à tour de bras et s’y engouffre petit à petit, insidieusement.

 Dans cette jungle Internet, le faible est celui qui pensait que tout le monde se montrait à son image sincère en toutes circonstances. Les réveils sont en l’occurrence toujours douloureux.

 Je serais donc finalement tentée d’affirmer qu’il est préférable de tomber sur le menteur peu intelligent que l’on repère rapidement plutôt que sur un professionnel du genre doté d’un Q.I. hors dimensionné. Si tel a été votre cas, il se peut que vous ayez vécu une expérience qui vous ait aidée à mûrir et à vous affranchir d’un monde vernissé et tentateur. Mais attention : gare aux rechutes possibles ! C’est comme un régime que l’on s’est promis d’entreprendre, il se doit d’être assorti de règles strictes et indéfectibles car on aurait tendance à replonger facilement dans la crédulité.

 Autre précision : cette réflexion spontanée a été écrite au genre masculin. On pourrait tout aussi bien la transposer au féminin. Ce serait alors un exercice de style salutaire qui viserait par la même occasion à tenter de se préserver de pseudo amies tout aussi flatteuses qu’habiles à vous tromper et qui font du masque leur panoplie mensongère assassine quotidienne. Quelque ex de votre ex par exemple…

[...]

 

Ce roman paru en novembre 2013 est en vente sur le site Edilivre :

http://www.edilivre.com/catalogsearch/result/?q=mythomania+sur+le+net

 

 

Extrait n° 2 du roman  » Mythomania sur le Net  » paru récemment (novembre 2013)

Posté : 6 décembre, 2013 @ 6:37 dans Extraits de romans déjà parus | Pas de commentaires »

RENCONTRE  (pp. 44-46)

[...]

En fait, il faut que je vous avoue quelque chose. Vous savez déjà que James m’a vue à deux reprises sous une autre identité. La vraie en fait, car je ne pouvais bien évidemment être que moi lors de notre rencontre. Imaginez ma surprise lorsque je l’ai vu se pencher vers la vitre de ma voiture la première fois ! Il n’avait pas la même tête que sur la photo de son profil. Il avait coupé sa barbe de Roi Mage, celle-là même qu’il arborait fièrement sur Internet. Il était donc méconnaissable, en pire ! En plus il a eu le toupet de me reprocher dans la foulée de ne pas ressembler à la photo que j’avais fait paraître sur ce site de rencontre, ce qui est très inélégant en soi. C’est vrai qu’elle datait de cinq ans et que je ne portais pas de lunettes à l’époque. En l’attendant dans ma voiture, histoire de m’occuper, je m’étais mise à faire des mots croisés et avais eu recours à mes prothèses oculaires pour la circonstance. Comme il n’arrivait toujours pas, j’avais entrepris de feuilleter mon agenda, histoire de passer le temps et de vérifier par la même occasion si je ne m’étais pas trompée de jour. Soudain j’ai entendu frapper à la vitre. Mon sang n’a fait qu’un tour lorsque je l’ai aperçu. J’ai lâché mon agenda et j’ai pris mon courage à deux mains.

« Jour ! Cela commençait bien, j’étais tombée sur un invétéré facteur d’onomatopées.

- Bonjour.

- Vous avez trouvé le chemin facilement ?

- Oui, pas de problème, répondis-je.

- J’voudrais pas dire, mais il pleut.

- Je vous raccompagne à votre domicile tout de suite. Montez dans ma voiture. »

Je me disais bien que les beaux oiseaux ne mouillent pas, mais comme ce n’était pas son cas, je décidai de ne pas l’enlaidir complètement. J’avais tout juste eu le temps d’apercevoir des cheveux rares, mais tout de même propres, un survêtement de très mauvais goût et une paire de baskets qui chaussaient des pieds démesurément petits pour la grande taille du spécimen qu’elles aidaient à tenir debout malgré tout. Quel goût, c’était bien parti…

Arrivé chez lui, il m’a évidemment fait les honneurs de sa magnifique maison (juste histoire de masquer à n’en pas douter un problème de virilité sous-jacent, typiquement masculin comme approche en fait… Ça donne de la bite aux types qui n’en n’ont plus l’usage.).  J’ai essayé de ne pas montrer que j’étais tout de même impressionnée par une si belle demeure. Ensuite il s’est mis au piano, comme s’il voulait réussir au mieux un examen de passage que je ne lui avais résolument pas demandé de passer. Son cas semblait trop lourd pour que je ne me risque dans cette voie. Pour terminer, il m’a longuement parlé de ses ex. Génial comme vous pouvez l’imaginer, et tout à fait engageant pour une première rencontre. Mais bon, Yiórgos avait fait de même. Il semblerait que ce soit un classique du genre.

[...]

( Extrait de Mythomania sur le Net, roman en vente sur : amazon.fr,  fnac.com, chapitre.com.

Vous pouvez également cliquer sur ce lien pour le trouver :

http://www.edilivre.com/catalogsearch/result/?q=mythomania+sur+le+net  )

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