Mélancolie d’un jour de pluie
Mélancolie d’un jour de pluie
Sur les trottoirs frileux, les feuilles se dérobent
et partent rejoindre les caniveaux de l’aube.
Pieds nus, va, court la pluie sur les pavés glissants
de la rue, rejoignant les larmes dont le flot incessant
s’est accru.
Sur sa jument ivre, le vent fend la pénombre,
déchire sans vergogne la robe ballerine
des papillons de l’ombre…
Flétri par la mémoire assassine,
le cœur s’effane d’un soupir
sur le feuillet malmené d’un cahier
gémissant.
Ce blond pays où brillait notre commune ardeur
sur la rive tendresse aux ineffables beautés,
n’est plus,
englouti par les larmes d’une noire mélancolie…
Dans notre jardin désormais fleuri de vers épars,
déchus,
les lys, de leur blanche robe ne viennent plus parer d’oubli
le jour ignorant la beauté qui maintenant se dérobe,
notre bohème et l’azur sur les doux flots d’un sourire
d’antan…
© Monique-Marie Ihry - 26 mars 2024 -
(Illustration de l’auteure : encre de Chine)