Dans le Jardin des mots

Archive pour juin, 2024

Sur le sable gisant

Posté : 27 juin, 2024 @ 3:24 dans poèmes d'amour, Poèmes en français | Pas de commentaires »

Sur le sable gisant  

 

Je regarde la mer houleuse

se rapprocher progressivement de la plage.

Ses courts et fréquents gémissements

recouvriront bientôt le chant miséricordieux

que les vagues offrent à l’esquive du soir.

Peu à peu, la marée avance sur mon cœur

prisonnier de la nuit dans l’absence de toi.

En cadence, la mer danse et même festoie

jusqu’à me provoquer de ses flots insistants

qui désespérément se rapprochent de moi.

La mer monte, remonte au bord de mon chagrin.

La peine débordera bientôt, victime de ses larmes,

je me noierai céans sous la fougue de ses charmes,

enivrée d’amertume et de recueillement.

Agonisant, le ciel s’est éteint lentement…

… Se retire la mer dans la nuit asservie,

s’affaiblit mon regard submergé par l’assaut

du souvenir pressant, m’abandonnant

seule, inanimée sur le sable gisant…

© Monique-Marie Ihry  – 13 juin 2024 -

E x i l

Posté : 13 juin, 2024 @ 8:26 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, Poèmes en français | Pas de commentaires »

 

rose rose gilles

Exil

La maison endormie semble respirer encore.

Sa porte grande ouverte, comme une longue main

tendue vers le passant, invite à pénétrer

dans ce qui fut jadis un foyer bienheureux.

Les habitants partis un jour en toute hâte

ont laissé derrière eux les meubles et les lits,

portant leurs souvenirs au fond du cœur meurtri,

comme un boulet pesant que l’on tire à jamais

dans l’abîme géant d’une grande douleur.

Un rosier cependant étend ses longues branches

semant ici et là les roses d’une joie

que seule la nature entend pérenniser,

rappelant ainsi au monde que la guerre assassine

ne tue jamais l’espoir, que la vie est là,

cachée sous la misère d’un bien abandonné

au tendre souvenir gisant au sein de l’âme !

© Monique-Marie Ihry  – 24 juillet 2020 –

 

 

 

 

 

Un beau jour au mois d’août

Posté : 13 juin, 2024 @ 8:13 dans Poèmes en français | Pas de commentaires »

Dans les prés endormis où le calme repose

la campagne assoupie semble faire une pause.

Le soleil est parti rejoindre l’horizon

puis il a disparu emportant son blason.

Peu à peu dans la nuit où s’étiole la rose

résonne dans mon cœur un refrain bien morose.

Il me faut oublier l’été, sa floraison,

les feux de notre amour, sa joie, sa déraison.

L’été s’est donc enfui vers d’autres paysages

emportant avec lui ses baisers fous et sages,

m’oubliant esseulée dans les prés endormis,

le cœur à rude épreuve au vertige soumis.

Te reverrai-je un jour bravant l’épais nuage

emprisonnant mon cœur ballotté par l’orage

qui longtemps a sévi d’une rage infinie

effeuillant mes espoirs offerts à l’agonie ?

Dans les prés endormis où le calme repose

la campagne assoupie semble faire une pause.

Une épine acérée me lacère le cœur

et la rose se meurt au chant d’une rancœur.

Tu ne reviendras plus fouler les nuits écloses,

emprunter avec moi les chemins grandioses

où fleurissaient nos joies, baisers sages et fous

sur les sentiers rêvés d’un beau jour au mois d’août…

 

©  Monique-Marie Ihry   – 16 août 2015  -

 

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