L’empire de la nuit
L’empire de la nuit
Le ciel avait décidé de pleurer
sur la ville absente d’amour.
Un vide épousait le néant
dont l’obscur était de mise,
l’extrême d’un rien… d’un tout…
Il pleuvait sur le cœur
du marcheur épuisé, empêché
d’aligner ses pas impuissants
dans le vague des flaques
qui reflétaient la lumière
dégoulinante des réverbères.
La ville imposait son empire
sur les âmes dépouillées,
en attente d’un possible lendemain,
lorsqu’il ne pleurerait plus
dans les cœurs errants
privés d’un toit
au sein d’un vide démocratique
institutionnalisé.
Le ciel larmait toujours.
Ruisselante, l’âme
pâlissait au fur et à mesure
de cette pluie épanchée en abondance
sur les pavés ruisselants,
entre deux coups de tonnerre
vrombissant,
ébranlant le cœur à la dérive.
C’était un soir d’hiver,
sous les larmes amères
d’une pluie persistante,
sans armes, face au déluge
de l’amour éconduit,
dans une maison sans toit,
sous une averse diluvienne
dans le désert avéré
d’une vie sans apparent
devenir…
© Monique-Marie Ihry – 1er janvier 2024 –
(aquarelle de l’auteure : »La mélancolie du cygne »)