L’état de bête
En ce 11 novembre 2022, voici un poème sur la guerre, sa monstruosité, en hommage à toutes les victimes d’un pouvoir qui se veut absolu en dépit de tout…
L’état de bête
Y a-t-il une excuse à la monstruosité
commise par des humains hantés
par la cruauté sans cesse alimentée
par les démons d’une guerre
autorisant tous les pouvoirs ?
Les hommes connaissent-ils la culpabilité
Lorsqu’un enfant se meurt de peine ensanglantée,
que l’âme se débat avec l’horreur, la détresse
cimentée au plus profond du cœur pour l’éternité ?
Il n’est point de pardon pour effacer le crime
commis sur un enfant, une pauvre victime
malgré elle soumise au dictat d’un pouvoir
qui bombarde les maternités, les hôpitaux
et mutile la vie au berceau de l’innocence.
On ne peut qualifier d’humain la bête cruelle
dépourvue de raison, dont la soif rituelle
d’insuffler son venin se commue en devoir !
Certes, le soldat est contraint d’obéir
à un maître assoiffé de pouvoir.
Certes, il doit répondre à des ordres.
Mais lorsque le cœur orphelin déborde,
l’on se souvient des viols, des outrages, des horreurs
qui n’avaient pas été ordonnés…
On se souvient de ceux que l’on a aimés
et l’on pleure ces moments de grâce
à jamais disparus…
© Monique-Marie Ihry – 8 décembre 2020 -
(aquarelle de l’auteure intitulée « La mélancolie du cygne »)