Masque…
Masque…
La guerre a fait rage dans le blanc paysage de l’hiver
désormais maculé par le sang de valeureux soldats…
Seule est la plaine sous la bise hivernale
qui souffle en rafale son amertume glaçante
sur les corps étalés, sans défense, abandonnés,
exposés aux rigueurs hivernales.
Isolés, sont ces êtres en phase terminale,
ces corps mutilés dont l’âme, déjà, s’en est allée
vers des lieux plus favorables…
Peu à peu, neige s’installe dans la plaine endormie…
En silence, elle recouvre de son blanc linceul de flocons
les monts, les vallées, les forêts de cristal, l’horizon
des corps ensanglantés,
masquant ainsi l’horreur du combat
sacrificiel…
La mort rôde de nouveau.
Un tir isolé déchire le silence.
Un cri sourd, un râle désespéré,
une flaque de sang macule le sol blanc…
De nouveau, le silence. La mort cependant rôde,
érode des corps parallèles ensanglantés,
emporte vers des rivages plus sereins
ces âmes lasses d’avoir combattu en vain
pour une paix illusoire.
Demain, dans la blancheur virginale de l’aube
et le silence d’une mort résolument installée,
une nouvelle rafale de neige opaline masquera
de son aube virginale
le carnage d’autres vies immolées
pour satisfaire les dieux éternels
et insatiables de la guerre…
Le monde ne change pas.
Les crimes se perpétuent.
Au nom du pouvoir de certains,
l’on sacrifie des pères,
des mères se lamentent,
l’enfance mutilée se désespère…
© Monique-Marie Ihry – 6 novembre 2022 -