Poème XXVIII. [Lorsque, dans l’ombre obscure] du recueil de poésie « Rimas » de Bécquer (1836-1870)
Je vous propose aujourd’hui le poème XXVIII du recueil Rimas du grand poète romantique espagnol Gustavo Adolfo Bécquer (1836-1870). Il fait partie du recueil intitulé Rimes paru en septembre 2022 aux Éditions Cap de l’Étang dans une version bilingue et que j’ai eu ce grand bonheur de traduire.
XXVIII. [Lorsque, dans l’ombre obscure]
Lorsque, dans l’ombre obscure,
une voix égarée murmure
en troublant son calme douloureux,
si au fond de mon âme
je l’entends doucement résonner,
dis-moi, est-ce le vent qui se plaint
dans ses virevoltes, ou sont-ce tes soupirs
qui en passant me parlent d’amour ?
Lorsqu’à ma fenêtre le soleil
rouge brille dans le matin,
et que ton ombre évoque mon amour,
si j’ai l’impression de sentir
une autre bouche dans la mienne,
dis-moi, est-ce qu’aveugle je délire,
ou est-ce ton cœur qui m’adresse
un baiser dans un soupir ?
Et dans le jour lumineux,
et dans la grande et sombre nuit,
si dans tout ce qui entoure
l’âme qui te désire,
je crois te ressentir et te voir,
dis-moi : est-ce que je te touche ou te respire
tout en rêvant, ou bien dans un soupir
me donnes-tu ton souffle afin que je m’en désaltère ?
Gustavo Adolfo Bécquer
https://capdeletang.com/produit/rimes-rimas-de-gustavo-adolfo-becquer/
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