Le wagon infernal
Le wagon infernal
…Je tentais vainement d’accrocher mon wagon
À ce train diabolique où valse l’horizon,
Mais ne parvenais pas dans cette course folle
À rassembler le tout courant derrière Éole.
Mus par un ouragan de pensées délétères,
Les nuages du ciel, comme de pauvres hères
Montés sur leur jument, vomissaient leur sang,
Maculaient le soir d’un bandeau indécent.
Dans un semblant de paix malgré ce flux de rouge,
Les noirs délaissèrent le siège de ce bouge
Et la lune en sommeil fit éclore une étoile,
Soulageant de ce fait les cœurs purs de leur voile.
Puis le train se para d’un semblant d’unité,
Une paix s’installa sur le rail affecté,
Et dans le ciel paisible un oiseau de passage
Grava ces mots d’amour, ce bienveillant message :
« La mort survient sans rendez-vous,
Soyez unis, entraidez-vous,
La vie est une fleur fragile,
La guerre une cause futile.
De la nuit émane le jour,
Des maux, le plus fort est l’amour ! »
© Monique-Marie Ihry
(toile de l’auteure intitulée « Fantasmagorie I », huile sur toile, 30 x 40 cm)