Dans le Jardin des mots

Archive pour septembre, 2022

Le wagon infernal

Posté : 22 septembre, 2022 @ 4:54 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, poèmes d'amour, Poèmes en français, Réflexions diverses | Pas de commentaires »

fantasmagorie I 30 40

 Le wagon infernal 

 

…Je tentais vainement d’accrocher mon wagon

À ce train diabolique où valse l’horizon,

Mais ne parvenais pas dans cette course folle

À rassembler le tout courant derrière Éole.

Mus par un ouragan de pensées délétères,

Les nuages du ciel, comme de pauvres hères

Montés sur leur jument, vomissaient leur sang,

Maculaient le soir d’un bandeau indécent.

Dans un semblant de paix malgré ce flux de rouge,

Les noirs délaissèrent le siège de ce bouge

Et la lune en sommeil fit éclore une étoile,

Soulageant de ce fait les cœurs purs de leur voile.

Puis le train se para d’un semblant d’unité,

Une paix s’installa sur le rail affecté,

Et dans le ciel paisible un oiseau de passage

Grava ces mots d’amour, ce bienveillant message :

 

« La mort survient sans rendez-vous,

Soyez unis, entraidez-vous,

     La vie est une fleur fragile,

     La guerre une cause futile.

     De la nuit émane le jour,

     Des maux, le plus fort est l’amour! »

 

© Monique-Marie Ihry

(toile de l’auteure intitulée « Fantasmagorie I », huile sur toile, 30 x 40 cm)

Poème XXVIII. [Lorsque, dans l’ombre obscure] du recueil de poésie « Rimas » de Bécquer (1836-1870)

Posté : 17 septembre, 2022 @ 1:18 dans poèmes d'amour, Poèmes en français, Traduction | Pas de commentaires »

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Je vous propose aujourd’hui le poème XXVIII du recueil Rimas du grand poète romantique espagnol Gustavo Adolfo Bécquer (1836-1870). Il fait partie du recueil intitulé Rimes paru en septembre 2022 aux Éditions Cap de l’Étang dans une version bilingue et que j’ai eu ce grand bonheur de traduire.

 

XXVIII. [Lorsque, dans l’ombre obscure]

 

Lorsque, dans l’ombre obscure,

une voix égarée murmure

en troublant son calme douloureux,

si au fond de mon âme

je l’entends doucement résonner,

dis-moi, est-ce le vent qui se plaint

dans ses virevoltes, ou sont-ce tes soupirs

qui en passant me parlent d’amour ?

 

Lorsqu’à ma fenêtre le soleil

rouge brille dans le matin,

et que ton ombre évoque mon amour,

si j’ai l’impression de sentir

une autre bouche dans la mienne,

dis-moi, est-ce qu’aveugle je délire,

ou est-ce ton cœur qui m’adresse

un baiser dans un soupir ?

 

Et dans le jour lumineux,

et dans la grande et sombre nuit,

si dans tout ce qui entoure

l’âme qui te désire,

je crois te ressentir et te voir,

dis-moi : est-ce que je te touche ou te respire

tout en rêvant, ou bien dans un soupir

me donnes-tu ton souffle afin que je m’en désaltère ?


 Gustavo Adolfo Bécquer

 

https://capdeletang.com/produit/rimes-rimas-de-gustavo-adolfo-becquer/

 

 

 

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