Vint le baiser
Vint le baiser
… Puis vint le baiser,
un baiser violent comme une exigence,
un de ces uniques baisers qui rend fou, délirant,
ouvre une brèche, un passage
dans un cœur asséché par les tourments de la vie,
un baiser qui suggère à la hâte des mots déments
griffonnés sur une nouvelle page,
défie la raison, ses démons,
anéantit chaque bonne résolution
et fait enfin sombrer dans le néant
les pensées obscures gisant
dans l’antre insoumis du cœur.
C’était un baiser d’allégeance
qui ressuscite
et suscite un nouvel élan,
fougueux élan d’amour, de printemps,
enfanté par la passion naissante d’un renouveau.
J’eus soudain envie de laisser faire la vie,
de lâcher prise et d’oublier
l’ennui des jours lents et tristes,
ces moments faits de bistre,
ces heures hantées par la métaphore
de la mort et de ses encore,
modelées par le souffrir
d’un long et douloureux martyre.
Je m’ouvris à cet impétueux baiser,
semant à tout vent
dans les sillons jadis inféconds de mon cœur
les voluptueux pétales d’un printemps éternel.
© Monique-Marie Ihry - 25 avril 2022 -
(toile de l’auteure intitulée » Chut ! » (2016) – huile sur lin 55 x 46 cm -)
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