Dans le Jardin des mots

Archive pour mars, 2022

Printemps

Posté : 24 mars, 2022 @ 11:36 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, poèmes d'amour, Poèmes en français, Prix de poésie | Pas de commentaires »

Printemps

 

Dans le petit jardin offert à l’heure matinale,

un lilas se pavane à l’envi, jalouse

toutes les fleurs des champs.

Dans l’aurore il épouse

au fil de ses désirs leur grâce virginale…

Dans la prairie d’Arras, beauté matutinale

balancée par le vent, la rosée va brodant

sur la robe des fleurs mille perles d’étoiles,

sur leur corolle ivoirine dessine

la promesse d’un jour bercé de poésie.

La nuit, peu à peu s’incline

abandonnant son règne au jour bien décidé

à parer d’une jeune beauté le présent

que le vent d’une douce caresse

effleure langoureusement

avant de disparaître.

 

Dans mon cœur ouvert au printemps de l’amour,

il est une chanson poétisant le jour

où le printemps du cœur enfante au nid de l’âme

le plus beau des cadeaux, dans le sillon fécond

d’une claire espérance, et dans l’état second

aux vertiges soumis à mon élan de femme.

 

Dans le jardin offert à l’aube matinale,

il est un clair bonheur logé au fond de l’âme,

celui du souvenir de ces contrées du Nord

lorsque l’aube s’éveillait au nid de bras aimants,

à mille lieues du tourment de la capitale,

avec toi, mon aimé, mon amour…

 

© Monique-Marie Ihry – 22 mars 2021 –

PRIX Visages du Nord, Joutes poétiques de la Francophonie, ROSATI 2021

 

le droit d’être

Posté : 9 mars, 2022 @ 11:15 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, Poèmes en français, Réflexions diverses | Pas de commentaires »

Le droit d’être

 

L’exil,

cette contrée imaginaire entre Angoisse et Néant,

celle dont on rêve ‒ car l’on ne peut faire autrement ‒

à laquelle on s’accroche désespérément,

comme une étoile au soir

agrippée vainement à ses rêves,

en priant avec ferveur la clémence du maître céleste

de bien vouloir faire en sorte

que la terre d’accueil ne soit pas

un unique et simple

mirage.

 

Exil, rage,

errance sur les sentiers escarpés

des montagnes hostiles,

solitude de l’être abandonné au sort

édicté par le fascisme souverain

régnant sur les cœurs fébriles

et cependant résistants à l’ignominie

du destin,

 

exil, dernière espérance

de pouvoir continuer à vivre jusqu’au bout des songes,

tout en priant pour que les êtres chers

ne succombent pas avant

leur délivrance,

 

cruelle absence

de ceux qui sur la terre mère sont restés,

blessés, torturés dans leur âme, dans leur chair,

avant de périr sous les balles

meurtrières…,

 

prière,

dernier recours adressé à l’Éternel

pour une paix salutaire, une légitime dignité :

 

le droit d’être, tout simplement !

 

© Monique-Marie Ihry  – 29 septembre 2020 –

(Extrait de mon recueil « Les rimes interdites » paru en 2021 aux Éditions Cap de  l’Étang)

COUVERTURE LES RIMES INTERDITES 18 mai 2021-page001 (3)

Les puits de la mémoire/ Los pozos de la memoria de José María Molina Caballero

Posté : 3 mars, 2022 @ 5:09 dans Poemas en español, Poèmes en français, Traduction | Pas de commentaires »

Je vous propose aujourd’hui ce très beau poème du grand poète et éditeur espagnol José María Molina Caballero, traduit par mes soins à sa demande, et faisant partie du recueil « Medidas cautelares/ Mesures préventives » paru en novembre 2021 aux Éditions Ánfora Nova, de Rute (Espagne).

 

LES PUITS DE LA MÉMOIRE

 

L’enfance est une bulle remplie

de rêves qui nous apaisent ou nous châtient

sans règles ni attaches qui, parfois,

deviennent des fantômes vainqueurs

qui nous dévorent de l’intérieur et à l’extérieur

jusqu’à parvenir au puits le plus profond

logeant au sein de nos âmes.

 

L’enfance peut être le paradis

le plus agréable de notre existence,

ou bien l’enfer fallacieux de notre mémoire.

 

*

 

LOS POZOS DE LA MEMORIA

 

La infancia es una cápsula colmada

de sueños que nos calman o castigan

sin reglas ni ataduras que, a veces,

se tornan en fantasmas que nos vencen

y devoran por dentro y por fuera

hasta llegar al pozo más profundo

que habita el interior de nuestras almas.

 

La infancia puede ser el paraíso

más placentero de nuestra existencia,

o el infierno falaz de la memoria.

 

© José María Molina Caballero, in Medidas cautelares, Ánfora Nova, Rute (España), 2021

 

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