N u i t
Nuit
Des chevaux parcouraient la nuit
à grandes enjambées.
Poussés par le vent de l’agonie,
ils chevauchaient les cieux,
pourfendaient l’acier des nuages
avec leur museau de grise écume.
Brune était la nuit,
brumes les feuilles flétries
sur la terre d’automne et d’ombre,
sombre mon cœur
dans la tempête du souffrir
nourri au désespoir de l’automne
à force de croire en l’impossible,
entraîné bien malgré lui
dans la cavalcade des cieux
où la raison se perd à force de rêver,
où le cœur se pâme à force d’espérer
le retour d’une accalmie
sur l’amer de l’âme délaissée.
Des chevaux parcouraient la nuit
à grandes enjambées,
des chevaux en furie
tout comme mon cœur
voué à l’agonie
dans la nuit annoncée
de l’âme abandonnée.
@ Monique-Marie Ihry - 1er février 2022 -
(Illustration : toile de l’auteure : « Fantasmagorie » (2015) – huile sur lin 40 x 30 cm -)