Dans le Jardin des mots

Archive pour octobre, 2021

Prix Jean COCTEAU 2020 et rappel de Prix François-Victor HUGO 2020 à la SOCIÉTÉ DES POÈTES FRANÇAIS

Posté : 29 octobre, 2021 @ 2:20 dans CONCOURS, Prose poétique, Traduction | Pas de commentaires »

diplome jean cocteau SFP 2020

Je me suis rendue à Paris le 16 octobre dernier pour recevoir le Prix Jean COCTEAU 2020 de la SOCIÉTÉ DES POÈTES FRANÇAIS pour mon tapuscrit « Au jardin de bohème ». J’ai également obtenu un rappel du Prix de traduction François-Victor HUGO 2020 pour une traduction du recueil de prose poétique « Inquiétudes sentimentales » de la poète chilienne Teresa Wilms Montt (1893-1921). Une ambiance très sympathique, un excellent moment de partage, des retrouvailles bienvenues et d’agréables rencontres.

 

Au banquet de la vie

Posté : 20 octobre, 2021 @ 10:17 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, Poèmes en français | Pas de commentaires »

 Adieu  48 56 cm mm ihry          

                Au banquet de la vie

 

                                I

 

J’ai à peine consommé au banquet de la vie.

Je n’ai point tout à fait mis fin à cette envie

De m’éveiller chaque matin

Dès le chant de l’aurore abreuvée d’espérance,

Emportée par les mots, oubliant ma souffrance

Portée par mes rimes satin.

 

Il sera toujours temps de replier mon aile

Lorsque l’aube venue, ma dernière chandelle

Viendra en silence mourir,

Éteignant cet espoir qui animait mon âme,

M’emportant vers mon sort comme une vieille femme

Que l’hiver soudain vient flétrir.

 

                              II

 

Je pars pour un voyage aux confins de la mort.

Mes bagages sont prêts, je m’incline sur ce sort

Que Satan lui-même m’impose.

Je n’ai que trop vécu, souvenirs très pesants,

Des boulets que l’on traîne au désespoir des ans

Imposant une vie morose.

 

Il n’est plus d’aujourd’hui, je vais vers mon destin.

Il n’est plus de demain, je pars vers l’incertain

Voguer sur l’onde du mystère

Dans la brume du soir, où le soleil se meurt,

Où les jours sont des nuits, où règne la laideur

Dans un antre crépusculaire.

 

Nul besoin de bagage aux confins de la mort,

Sur ce triste rivage, arrivée à bon port,

Satan me tendra une rose

Aux épines dressées qui tacheront de sang

Mon âme virginale, me livrant au croissant

D’une faux affutée, éclose.

 

                             III

 

Adieu mes livres, mon crayon, mes cahiers.

Je dois abandonner tous les plaisirs premiers

Qui édulcorèrent ma vie.

Je ne verrai plus l’aube et sa douce senteur

Ni la rosée des bois, son parfum enchanteur

Enivrant ma lente survie.

 

Adieu mon amour, mon amant, mon ami,

Dans le soir triomphant le soleil a faibli

Et le jour se métamorphose.

Dans le grand lac obscur, la lune va mourant ;

Mon cœur au son du soir capitule, se rend,

Il est temps de faire une pause.

 

Une pause bien longue empreinte de rancœur,

Un aller sans retour vers un monde sans fleur

Où n’éclot que la verte épine,

Où l’aube se fait nuit car le soleil n’est plus,

Où la vie n’est qu’un leurre aux rêves superflus.

Dans les cieux la mort assassine !

 

©  Monique-Marie Ihry – 9 septembre 2015 –

(Extrait d’un recueil de poésie de l’auteure,

toile de l’auteure intitulée « Adieu » – huile sur toile 48 x 56 cm)

 

 

L’ambre feuillée

Posté : 5 octobre, 2021 @ 10:49 dans Poèmes en français | Pas de commentaires »

CANAL DU MIDI XIII 41 X 33

L’ambre feuillée  

 

Le jour et ses parfums d’automnale langueur

offraient à nos regards leur troublante beauté.

Au loin un châtaignier empreint de royauté

pourfendait l’aurore de sa belle blondeur.

Il y avait aussi un oiseau migrateur

faisant la pose bleue de la fin d’un été,

et des flamants roses dont la solennité

harmonisait l’azur d’un étang protecteur.

Le canal du Midi orné de ses platanes

à l’orée d’un octobre à l’aube ensoleillée

offrait le mirage, sous son ambre feuillée,

d’une onde mordorée aux reflets de havanes.

On entendait au loin des guitares tziganes

qui éveillaient l’aurore encore ensommeillée.

On devinait aussi la robe déployée

d’un automne majeur aux accents de gitanes.

Il y avait aussi des pêcheurs à la ligne

composant le temps en toute sérénité.

 

C’était un jour doré empreint de majesté,

l’aube d’un bel automne et de sa grâce insigne.

C’était dans le Midi, à deux pas d’une vigne,

quand le pinceau d’un peintre avide de beauté

perçoit dans l’harmonie d’un reflet velouté

le mystère divin auquel il se résigne…

 

© Monique-Marie Ihry  –  23 avril 2021 -

(toile de l’auteure : « Canal du Midi XIII » (2018)  – huile sur toile 60 x 50 -)

 

 

Vers d’autres cieux

Posté : 3 octobre, 2021 @ 9:54 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, poèmes d'amour, Poèmes en français | Pas de commentaires »

DELICES 5

Vers d’autres cieux

 

L’aurore avait semé des perles de rosée

sur la plaine endormie abandonnée au temps

d’un jour endolori que le jeune printemps

tardait à honorer de sa beauté rosée.

Les billes scintillaient sur l’herbe apposée.

Une brume éthérée au loin près de l’étang,

et dans le souvenir, les parfums entêtants

de nos éveils gourmands, de cette nuit osée…

Peu à peu, les iris sur le bord du chemin,

dans leur corolle en fête à l’odorant carmin

vinrent fleurir les prés, consacrer chaque chose.

Mais tu n’étais plus là, voguant vers d’autres cieux

où la vie n’a plus cours, quand la mort pour les dieux

est le plus bel écrin où le regret se pause…

La saison automnale exhibait sa douleur.

Les arbres de l’étang libérèrent leurs feuilles,

les confiant aux souffles des vents forts qui endeuillent.

La plaine et ses moutons se noyaient dans leur pleur.

La montagne efflanquée arborait sa pâleur.

Seuls des troncs clairsemés que les autans défeuillent

semblaient agenouillés tels les J se recueillent,

dominant les grands prés dépourvus de chaleur.

Je me mis en chemin vers ta couche endormie

dont le marbre gelé mendiait une accalmie,

dans le froid de la nuit où se flétrit le cœur…

Sur la tombe chérie où ton âme repose,

je posai un baiser, une prière, une rose

que les chênes veillant sanctifièrent en chœur…

 

© Monique-Marie IHRY  26 février 2021

(illustration de l’auteure faisant partie du recueil de poésie « Délices » paru en 2018)

 

D’une épine…

Posté : 2 octobre, 2021 @ 12:08 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, poèmes d'amour, Poèmes en français | Pas de commentaires »

florero 5

D’une épine

Un bouton de rose est né d’une épine

à l’aube d’un jour nouveau.

Un bouton, bientôt une rose ivoirine

dans sa robe de velours

que la rosée matinale

a paré de ses perles diamantines.

Une rose, dès l’aube, est née

d’une blessure pétrifiée,

d’autres sont écloses à leur tour

au buisson de la vie,

juste le temps d’une accalmie

entre deux rayons d’amour,

au son d’un « je t’aime »

comme un terreau de mots

fécondant un renouveau,

juste le temps d’une floraison,

un instant de répit

dans la survie de l’être.

© Monique-Marie Ihry  – 23 janvier 2021  -

(toile de l’auteure « Florero 5″ – 80 x 60 cm -)

 

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