Dans le Jardin des mots

Archive pour janvier, 2021

L’amandier

Posté : 30 janvier, 2021 @ 5:53 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, Poèmes courts, poèmes d'amour | Pas de commentaires »

mademoiselle J 55 x 46

L’amandier

 

 

Le premier amandier vient de fleurir,

mon amour.

C’est le printemps des cœurs,

la saison gracieuse

qui fait éclore dans les arbres

les bourgeons et fleurir la romance

dans les allées jolies

de la vie et de l’espérance !

 

© Monique-Marie Ihry

(Extrait du recueil  » A l’encre sur ma peau « , toile de l’auteure intitulée  » Mademoiselle  » (2018) huile sur toile 55 x 46 cm)

La maison vide

Posté : 4 janvier, 2021 @ 10:14 dans Extraits de recueils de poésie de l'auteure, Poèmes en français | Pas de commentaires »

La maison vide

 

 

L’Espagne n’est plus désormais qu’une

profonde blessure

dont les sillons féconds se gorgent

de                                             semences sanguinaires.

Les prés exhalent              l’haleine fétide de la mort,

les champs sont jonchés de               corps allongés,

dont la précieuse vie s’en est      ‒  hélas  ‒      allée.

 

L’Espagne funambule vacille   entre enfer et démons.

Les maisons se vident,        les prisons se remplissent,

tout comme    les chambres de torture qui fleurissent

les caves et les villes.

 

Parmi tous, l’emploi de bourreau est devenu,

le mieux rémunéré. On se croirait revenus

aux temps de l’Inquisition

lorsque le printemps de chaque jour faisait éclore

dès les premières lueurs de l’aube la délation

et que, dans le grand ménage de la sorcière religion,

des vies innocentes n’étaient plus

qu’une simple mauvaise herbe de plus

à éradiquer.

 

Il pleut des gerbes de balles sur la plaine,

et dans les prés, à perdre haleine,

ravis, les charognards font leur marché

pendant que, dans les maisons désertes

aux portes branlantes entre-ouvertes,

des portraits abandonnés sur une commode

témoignent de jours où, sereine fut l’Espagne,

où les enfants pouvaient se laisser à rêver

à des cours de récréation sans le fantôme

d’un fusil… !

 

© Monique-Marie IHRY

(Extrait d’un recueil de poésie de l’auteure sur le thème de la Retirada qui paraîtra courant 2021)

Ce poème fait partie de l’un des textes qui m’a permis d’obtenir le Grand Prix Jean Bonicel dans le cadre du concours ARCADIA 2020.

 

 

 

 

Au fil des mots |
Entre deux nuages |
Lectures d'haabir |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | j'ai "meuh" la "lait"cture
| Les Chansons de Cyril Baudouin
| Malicantour