D’une larme
D’une larme
Dans le grand cimetière où repose ton âme
Flânent de grands cyprès, un tilleul protecteur.
Posé sur une branche, un pic-vert orateur
Chante un air d’antan, gazouille et fait sa gamme.
La campagne ignorant le lundi qui se pâme
Émet des craquements, un bruit évocateur
Émanant d’une brume absente de senteur,
Et l’on entend au loin du cerf le puissant brame.
L’animal égaré appelle une âme sœur,
Il pense apercevoir son aura, sa rousseur
Dans le flou souvenir qui bientôt s’évapore.
Sur le tombeau gelé de l’amant endormi,
Une rose agonise au soir couchant, gémit,
S’étiole et s’éteint d’un larmoiement sonore.
© Monique-Marie IHRY – 19 septembre 2020 –
(toile de l’auteure : « Bailarin » 92 x 73 cm, détail)