À deux pas d’une vigne
À deux pas d’une vigne
Le jour et ses parfums d’automnales langueurs offraient à nos regards leur troublante beauté. Au loin un châtaignier empreint de royauté pourfendait l’aurore de sa belle blondeur. Il y avait aussi un oiseau migrateur faisant la pose bleue de la fin d’un été, et des flamands roses dont la solennité harmonisait l’azur d’un étang protecteur.
Le canal du Midi orné de ses platanes à l’orée d’un octobre à l’aube ensoleillée offrait, sous son ambre feuillée, le mirage d’une onde belle aux reflets de havane. On entendait au loin des guitares tziganes éveillant l’aurore encore ensommeillée. On devinait aussi la robe déployée d’un automne majeur aux accents de gitane.
Il y avait au loin des pêcheurs à la ligne composant le temps dans la sérénité. C’était un jour doré empreint de majesté, l’aube d’un bel automne et de sa grâce insigne, dans le Midi à deux pas d’une vigne, quand le pinceau d’un peintre avide de beauté perçoit dans l’harmonie d’un reflet velouté le mystère divin auquel il se résigne…
© Monique-Marie Ihry – 5 juin 2018 -
(Extrait d’un recueil de prose poétique à paraître,
toile de l’auteure intitulée » Canal du Midi IV « , huile sur toile, 80 x 40 cm)