« Symphonie matinale », poème commenté par le Pr. Mohamed Salah Ben Amor
Symphonie matinale
Palavas s’éveillait dans un concert ailé
Les goélands dansaient un ballet étoilé
La mer allait, venait dans une valse bleue
Déposant à ses pieds en offrande immaculée
Le feston d’une fine dentelle satin
Qui s’immolait avec grâce dans le matin.
L’écume s’effaçait pour renaître à nouveau
Déposant sous ses pas dans un doux renouveau
L’offrande généreuse d’une tendre aurore
Dont le souvenir bienheureux perdure encore…
Monique-Marie Ihry – 6 mars 2014 -
* * *
Ce poème dépeint apparemment un paysage naturel réel dans la station balnéaire méditerranéenne de Palavas-les-Flots sise dans le Sud de la France. Mais si l’on essaie de voir un peu plus loin que le « dit » pour creuser un peu dans « le non-dit » exprimé malgré tout involontairement par l’inconscient de la locutrice, on y découvrira la même structure de son monde poétique spécifique régi par ces trois dualités constantes : le haut/le bas, le haut/le Moi et le bas/le Moi. Le haut est représenté ici par le goéland, symbole du prince charmant parti pour le paradis céleste, le bas par la mer source de la vie et le Moi, l’âme de la poétesse meurtrie par la perte du prince et qui cherche désespérément une échappatoire ou même une consolation, par le biais de l’oubli et la beauté enivrante environnante, aidée dans cette tentative par l’accord total entre l’effet bénéfique du haut sur le bas et celui de l’harmonie entre le haut et le bas sur le Moi sous forme d’une symphonie visuelle (les mouvements des goélands, des vagues et des écumes) et peut-être sonore extrêmement exaltante. Ce qui montre que dans toute description du monde extérieur il y a nécessairement une projection inconsciente de soi. Et quelle belle projection nous est illustrée dans ce poème !
Mohamed Salah Ben Amor
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