« Estérel », poème commenté par le Pr. Mohamed Salah Ben Amor
Estérel
Alors que je rêvais dans la langue des vers,
Le temps s’est arrêté sur un nuage bleu,
L’azur enlaçait la mer, puis soudain la terre
S’assoupit apaisée dans un sourire heureux.
Alors que je composais avec des pastels,
Des vagues de tendresse et d’harmonie azur,
La caresse du vent dans le soir Estérel
Berça mon cœur de son doux murmure.
La ville au loin avait beau cracher ses bruits sourds
Il me semblait que la vie ne pouvait s’éteindre,
Il me sembla que le temps suspendait son cours,
Que tout à coup ce bonheur ne pouvait s’éteindre…
Monique-Marie Ihry – 6 juin 2011 -
* * *
« Un simple brossage d’un tableau naturel sublime situé dans un lieu réel, diriez-vous, a offert à la poétesse l’occasion de nous faire part de ses sentiments romantiques ! C’est peut-être un peu vrai. Mais si on y regarde un peu plus profondément, on décèle la vision spécifique et constante de la poétesse qui se profile à travers presque tous ses écrits. En effet, ceux qui connaissent de près ses poèmes précédents savent bien que son monde poétique est régi par deux dualités rarement inséparables : la première est haut (le ciel où réside l’âme de l’être cher ravi à la fleur de l’âge)/ bas (la terre, lieu de privation et de souffrance), la seconde est : bercement/détente qui consiste en une action externe apaisante et un abandon total à son effet enchanteur. Et bien que l’être cher soit absent dans ce tableau, les deux dualités sont, quant à elles, vivement présentes. Ce qui prouve que cette vision est antérieure à la tragédie amoureuse vécue par la poétesse et que ce bercement nous fait soupçonner l’existence d’une cause plus profonde qu’il faut chercher dans son enfance. En tout cas, l’une des particularités d’un vrai artiste est qu’il dispose d’une vision spécifique et constante comme nous le voyons chez notre poétesse. »
Mohamed Salah Ben Amor
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