Un peu, pas du tout
Un peu beaucoup, à la folie…
tu m’effeuillas chaque année, chaque jour
telle une marguerite blanche.
Je me tins alors comme je pus
forte ou frêle sur ma tige
au gré d’un douloureux vertige.
Et puis je m’inclinai peu à peu
dans une génuflexion ultime
sur cet amour infime
que tu daignas m’octroyer
entre deux aventures,
entre deux fleurs fanées.
Peut-être aurais-je dû naître
rose à la verte épine
pour graver sur ton cœur volage
toute ma rancune et ma rage.
Mais, douce ingénue,
je suis condamnée à n’être, hélas !
que cette fleur en peine lasse que tu aimes
comme ci, comme ça, à peine,
selon ton bon vouloir
selon qu’il vente ou qu’il pleuve,
voire pas du tout…
© Monique-Marie Ihry – 15 novembre 2017 –
Extrait du recueil « On ne capture pas le vent »
Toile de l’auteure – Garçonne II (2016), huile sur toile, 41 x 33 cm -