Entre pierre et ouragan
Entre pierre et ouragan
Fille d’une pierre et d’un ouragan
je glisse comme je peux
entre les deux montagnes escarpées du souvenir,
me faufile entre les branches menues
par la tempête épargnées
et je sillonne les jours
entre froideur et vent
sur les voûtes pentues
des peines ici et là semées,
des violences tues accumulées.
Malgré un cher et profond vœu
de paix voué depuis toujours
à l’abîme du désaveu,
je vogue et tangue au fil des jours
sur l’océan infini du désamour
déposé en héritage le jour de ma naissance
sans aucun espoir de renaissance,
puisque c’était écrit
et qu’il en allait semble-t-il ainsi…
J’ai été enfantée par une pierre
ai dévalé la montagne de la froideur,
subi la violence des vents de l’outrage
semés sur les chemins aléatoires
de mes jeunes années d’innocence.
Arrivée au seuil du non-revoir
je m’incline sans courage
d’une frêle révérence
sur ce que fut ma vie endolorie
par la roideur sempiternelle d’une pierre
et la force despotique d’un ouragan
mortuaires.
© Monique-Marie Ihry – 8 juillet 2017 -
(toile de l’auteure 41 x 33 cm, huile sur lin)