» Ne vous en déplaise ! » (commenté par le Pr. Mohamed Salah Ben amor)
On me reproche parfois
D’écrire « à l’eau de rose ».
Il se trouve que j’ose
Et c’est là bien mon droit !
Je fais fi des critiques
Me moque des critiqueux
Ceux qui ont fait le vœu
De sombre poétique
Car j’ai prêté serment
Sur l’autel de la vie
De parfaire l’envie
Sous des cieux plus cléments
De chanter les aurores
Où éclot belle rose,
Et c’est ainsi que j’ose
Vous la conter encore !
On me reproche aussi
D’écrire avec des rimes…
À ceux que ça déprime
Et de moi se soucient
Je leur clame haut et fort
Qu’au Diable ils s’en aillent
Et qu’ensemble ils rejoignent
La horde des moqueurs…
Je chante donc la rose,
L’agrémente de rime.
C’est ainsi que j’exprime
Ma pensée et que j’ose
M’opposer aux critiques
Qui souhaitent me changer
En toutou obligé.
Je suis « académique »
Et j’entends le rester
Et je conte la rose
Et je persiste et j’ose
Ainsi me transporter
Ne vous en déplaise !
* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *
Critique du Professeur Mohamed Salah Ben Amor
« Si je me rappelle bien, c’est la première fois que l’auteure de ce poème écrit dans le genre satirique et évoque l’existence de détracteurs qui lui reprochent aussi bien le choix de ses thèmes que son style. Et si elle le fait, c’est que son écriture a été réellement l’objet de diatribes de la part de certains esprits agressifs dans son entourage culturel. Pour tranquilliser notre poète, je lui signale que le nombre d’articles qui ont été écrits contre ma personne jusqu’à ce jour et parus dans les journaux et revues a dépassé les deux cent vingt. Et la plupart de ces articles émanent de poètes et d’écrivains dont les écrits ne me convainquent pas. Mais je ne me suis jamais senti offensé ou blessé par ces attaques parce que je crois que l’essence même de l’art- Et la littérature en est un – est la pluralité de visions et de styles et que cette pluralité donne lieu nécessairement à des controverses qui peuvent évoluer en des polémiques violentes .En plus de cela, je pense que le meilleur produit artistique est celui qui surprend ou choque même et non celui qui suscite l’indifférence et passe inaperçu. Examinons maintenant les critiques dont notre poète a été la cible. La première est qu’elle écrit« à l’eau de rose » et n’aborde pas les thèmes de la misère humaine. Répondons aux auteurs de cette réprimande que l’écriture littéraire est de trois sortes : elle est tragique au cas où il y a une rupture entre l’âme de l’écrivain et l’univers, épique s’il y a une contradiction entre ces deux parties et lyrique lorsqu’elles sont unies par un rapport de concordance .Et c’est ce dernier genre d’écriture qu’affectionne notre poète, tout simplement parce qu’il sied à son caractère et à sa situation .Quant au deuxième reproche qui est de pas suivre le courant de rénovation par l’adoption du poème en prose , disons tout de suite que cette critique est aujourd’hui dépassée à l’ère des sciences cognitives, neuroscientifiques et génétiques qui ont montré que la source la plus influente dans l’acte de création artistique est la sensibilité de l’artiste ,que celle-ci est innée et qu’elle varie entre deux extrêmes :le conservatisme et la novation. Ce qui est donc de plus normal que d’avoir une âme classique. Par conséquence, le critère le plus objectif pour évaluer une œuvre d’art est de n’y tenir compte que de ses spécificités par rapport aux règles qui régissent le genre auquel elle appartient .Et de ce point de vue, disons, sans exagération aucune, que la poésie de Monique-Marie est bien conforme à son goût et à son vécu et qu’elle est l’une des meilleures dans le genre classique . »
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.