Dans le Jardin des mots

 » Ne vous en déplaise ! » (commenté par le Pr. Mohamed Salah Ben amor)

On me reproche parfois

D’écrire « à l’eau de rose ».

Il se trouve que j’ose

Et c’est là bien mon droit !

Je fais fi des critiques

Me moque des critiqueux

Ceux qui ont fait le vœu

De sombre poétique

Car j’ai prêté serment

Sur l’autel de la vie

De parfaire l’envie

Sous des cieux plus cléments

De chanter les aurores

Où éclot belle rose,

Et c’est ainsi que j’ose

Vous la conter encore !

 

On me reproche aussi

D’écrire avec des rimes…

À ceux que ça déprime

Et de moi se soucient

Je leur clame haut et fort

Qu’au Diable ils s’en aillent

Et qu’ensemble ils rejoignent

La horde des moqueurs…

Je chante donc la rose,

L’agrémente de rime.

C’est ainsi que j’exprime

Ma pensée et que j’ose

M’opposer aux critiques

Qui souhaitent me changer

En toutou obligé.

Je suis « académique »

Et j’entends le rester

Et je conte la rose

Et je persiste et j’ose

Ainsi me transporter

 

Ne vous en déplaise !

 

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Critique du Professeur Mohamed Salah Ben Amor

« Si je me rappelle bien, c’est la première fois que l’auteure de ce poème écrit dans le genre satirique et évoque l’existence de détracteurs qui lui reprochent aussi bien le choix de ses thèmes que son style. Et si elle le fait, c’est que son écriture  a été réellement  l’objet  de diatribes de la part de certains esprits agressifs dans  son entourage culturel. Pour tranquilliser notre poète, je lui signale que le nombre d’articles qui ont été écrits contre ma personne jusqu’à ce jour et parus dans les journaux et revues  a dépassé les deux cent vingt. Et la plupart de ces articles émanent de poètes et d’écrivains dont les écrits ne me convainquent pas. Mais je ne me suis jamais senti  offensé ou blessé par ces attaques parce que je crois que l’essence même de l’art- Et la littérature en est un – est la pluralité de visions et de styles et que cette pluralité donne lieu nécessairement à des controverses qui peuvent  évoluer en des polémiques violentes .En plus de cela, je pense que  le meilleur produit artistique est celui qui surprend ou choque même  et non celui qui suscite l’indifférence et passe inaperçu. Examinons maintenant les critiques  dont notre poète a été la cible. La première est qu’elle écrit« à l’eau de rose » et n’aborde pas les thèmes de la misère humaine. Répondons aux auteurs de cette réprimande que l’écriture littéraire est de trois sortes : elle est tragique au cas où il y a une rupture entre l’âme de l’écrivain et l’univers, épique s’il y a une contradiction entre ces deux parties  et lyrique lorsqu’elles sont unies par un rapport de concordance .Et c’est ce dernier genre d’écriture qu’affectionne notre poète, tout simplement parce qu’il sied à son caractère et à sa situation .Quant au deuxième reproche qui est de pas suivre le courant de rénovation par l’adoption du poème en prose , disons tout de suite que cette critique  est aujourd’hui dépassée  à l’ère des sciences cognitives, neuroscientifiques et génétiques qui ont montré que la source la plus influente dans l’acte de création artistique est  la sensibilité  de l’artiste ,que celle-ci est innée et qu’elle varie entre deux extrêmes :le conservatisme et la novation. Ce qui est donc de plus normal que d’avoir une âme  classique. Par conséquence, le critère le plus objectif pour évaluer une œuvre d’art est de n’y tenir compte que de ses spécificités par rapport aux règles qui régissent le genre auquel elle appartient .Et de ce point de vue, disons, sans exagération aucune, que la poésie de Monique-Marie est bien conforme à son goût et à son vécu et qu’elle est l’une des meilleures dans le genre classique . »

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