Dans le Jardin des mots

Archive pour mars, 2014

« Posée sur un nuage », poème commenté par le Pr. Mohamed Salah Ben Amor

Posté : 27 mars, 2014 @ 10:55 dans Critique littéraire, Extraits de recueils de poésie de l'auteure, Poèmes en français | Pas de commentaires »

posée sur un nuage mohamed

 

 [...]

Elle oublia les coups, enterra sa souffrance

Dans l’abîme du cœur où se noient en fracas

Les larmes de l’outrage, puis voua au trépas

Les armes du chagrin et leur vile attirance.

 

Sur l’onde d’un poème, elle embrassa l’espoir,

Sur les flots de la mer, d’une rime nouvelle

Inspirée par l’amour, s’enfuit à tire-d’aile…

Elle vola longtemps au-delà de l’amer

Par-delà la douleur des frimas de sa chair,

Il lui fallait survivre à ce grand désespoir.

 

                        II

 

Elle vola bien loin, s’évadant de l’outrage,

Entra en poésie où régnait un soleil

Qui réchauffait l’azur comme un cœur sans pareil.

Elle écrivit longtemps, posée sur un nuage.

 

Du haut de son rêve, perdue dans un mirage,

Loin de l’ignominie, de ses nuits sans sommeil,

Bénie par la lune et son précieux conseil

Elle chantait l’aube sous un heureux ramage.

 

Les rimes à ses pieds s’écoulaient vers la mer,

Petits bateaux légers fuyant le temps amer

Où s’étiole la fleur sous le joug de l’immonde.

 

Du haut d’un nuage, protégée de ce monde

Elle recomposait les rives d’un azur,

Bercée par la rime d’un poème futur…

 

©  Monique-Marie Ihry  - mars 2014  -

 

Extrait du recueil « Telle la feuille au vent d’hiver » paru en 2017 aux Éditions Cap de l’Étang

* * *

 

« Dans ce nouveau poème, l’auteure nous décrit, par le biais de la voix de sa locutrice, à travers un discours exalté et empreint de bonheur, une véritable résurrection qui lui a permis de se libérer définitivement du fardeau d’un passé douloureux et sombre qui pesait lourdement sur son âme. Et le mot résurrection a bien sa place ici eu égard  à la dichotomie principale sur laquelle a été  bâti le poème : un passé personnel malheureux révolu/et une page nouvelle lumineuse et éclatante qui s’ouvre, une  opposition qui a été conjuguée, dans un but suggestif, avec une autre dualité d’ordre spatial : haut sublime et reposant/bas dégradé et hostile.

Cette structure bien ordonnée a été étoffée tout au long du texte par une série continue d’images, toutes générées par les quatre éléments constitutifs de ces deux dualités. Du passé obscur nous extrayons, à titre d’exemple, cette longue image (enterra sa souffrance / Dans l’abîme du cœur où se noient en fracas / Les larmes de l’outrage, puis voua au trépas / Les armes du chagrin et leur vile attirance). Concernant le bas gangréné, citons les deux images suivantes : Elle vola bien loin, s’évadant de l’outrage, ‒ Du haut de son rêve, perdue dans un mirage, / Loin de l’ignominie, de ses nuits sans sommeil. Le haut sublimé est représenté par cette quatrième image : Sur l’onde d’un poème, elle embrassa l’espoir – Du haut d’un nuage, protégée de ce monde / Elle recomposait les rives d’un azur, / Bercée par la rime d’un poème futur…).  Sémiotiquement, le symbole de la hauteur signifie un désir d’élévation spirituelle qui ne coïncide pas nécessairement avec une tentative de fuite du réel. Bien au contraire, les propos de la locutrice révèlent un  grand épanouissement de l’âme et une sensation de bonheur extrême dont l’effet est l’ouverture sur tout ce qui est beau dans le monde.

Un autre joyau Monique-Marie, nous en redemandons ! »

 

Mohamed Salah Ben Amor  

 

Si te vas

Posté : 21 mars, 2014 @ 12:29 dans Poemas en español | Pas de commentaires »

bailarina triste+++ 54  65

© M.M. Ihry, Bailarina triste 45/65 cm

Si te vas  

 

Si te vas

seguiré olvidándome

las llaves del corazón,

si te vas

seguirán pasando

los días,

días muertos

huérfanos

de ti,

días sin sabor,

camino

de la muerte.

Si te vas…

 

©  Monique-Marie Ihry    -  21.O3.2014  -

Derechos de autor

Aux frontières de l’absence

Posté : 10 mars, 2014 @ 6:11 dans Prose poétique | Pas de commentaires »

 

cygne couple

Aux  frontières de l’absence

 

 

 

L’automne tire sa révérence. Dans un ciel de brume où le regard agonise, l’horizon du futur emporté par la bise, laisse derrière lui le vide de l’absence.

Voici venir l’hiver, voici venir le froid et, dans la campagne où se meurent tous les arbres, les cloches résonnent et tintent leurs sons macabres, un cheval se cabre dans le soir aux abois.

Où sont ces jours bénis où notre amour repose, où sont ces jours chéris où renaît le printemps dans la vallée fleurie où l’aube sur l’étang en corolles déploie son aura grandiose ?

Voici venir le froid, voici venir l’hiver et dans mon cœur en deuil agonisent  les jours, s’endorment les roses et se meurent les amours dans la plaine tarie d’un poème désert, aux frontières du désespoir.

 

©  Monique-Marie Ihry    -  27 mars 2014  -

 

 

 

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