Dans le Jardin des mots

Archive pour le 21 février, 2011

L’ombre de la lyre (poème lu et diffusé sur France Musique)

Posté : 21 février, 2011 @ 11:12 dans Vidéos | Pas de commentaires »

http://www.youtube.com/watch?v=KpkMt5jEud8&feature=player_detailpage

L’ombre de la lyre 

 

- M’entendez-vous ma douce amie

M’entendez-vous dans ce lointain

Je suis cette muse endormie

Qui disparut un beau matin

 

- Mais où est donc mon tendre ami, vous qui manquez

À mon cœur  attristé. Depuis votre départ

J’erre en vain en plein désert sans communiquer

Et me perds dans de vains méandres aléatoires

 

- M’entendez-vous dans ce lointain

Entendez-vous cette complainte

Les enivrés vers argentins

De cette lyre en demi-teinte ?

 

- Il me semble reconnaître un air délicat

Un air que j’ouïs jadis en des temps heureux

Un air mélodieux dédié à Lorca

Une musique aimante, cet air chaleureux

 

- Me reconnaissez-vous mon amour

Je suis votre muse, l’ami

L’élu de votre cœur-velours

Ce respectueux insoumis 

 

- Est-ce vous mon bel ami, amour de ma vie

Est-ce votre lyre dans laquelle mon âme

Se mire et que mes poèmes orphelins convient

À venir raviver de leur défunte flamme ?

 

- Je suis bien cet être espéré

Celui qui sied à votre cœur

Cet homme qui ose espérer

Que vous ne soyez pas en pleurs

 

- Mes larmes sont de joie, mes pleurs sont de bonheur

Vous étiez dans mon cœur, vous faites ma liesse

Venez à moi séant et composons en chœur

Une mélodieuse harmonie de tendresse

 

- Je suis là, je suis en votre âme

Ma mie, ma plume vous inspire

Ce beau sourire sur la gamme

Envoûtée par ma tendre lyre

             * * *

Les ifs du cimetière sont dressés et veillent

Sur ces tombes parallèles en marge du monde

Dans l’aube qui s’éveille un pâle et blond soleil

Tente de réchauffer ces âmes vagabondes

 

Le vent tente en vain de balayer les nuages

Teintant d’une brume de spleen mes pensées

Dans ce jour si fébrile le gris paysage

Épouse la nuit du cœur dans son odyssée

 

Les ombres avancent tels des fantômes pressés

Les murs humides se rapprochent de concert

Enserrant mes peurs en mon esprit délaissé

 

La mort et son mystère errent entre deux allées

Et mon  âme vagabonde en marge du monde

Où l’oubli n’a pas court dans un cœur mutilé

 

© Monique-Marie Ihry – 11 Octobre 2010 -

Mise en musique G. Delerue, lecture Véronique Sauger Directrice des Contes du jour et de la nuit sur France Musique

(Texte déposé)

 

 

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