BAISER D’AUTOMNE
Baiser d’automne
Une rue pavée déserte, une porte entrouverte, un paysage d’automne qui aurait pu être monotone, un passage clouté, une pluie bleutée tombant à perdre haleine dans cette ville lorraine, et entre tes lèvres… tout. Nous respirions à peine c’était fou, c’était divin. Ta bouche, tes yeux et ce baiser, baiser fougueux scellant un bel amour censé durer une éternité…
La pluie tombait avec une rare intensité. Nous étions là, tremblants, enchantés, trempés à nous conter notre ravissement d’amants insouciants. Et puis, à l’aube d’une matinée sereine, Dame Sort est venue frapper à notre porte avec son escorte de peine et de chagrin.
Dans cette rue déserte désormais bien monotone, sous une pluie battante d’automne, j’erre le cœur en bandoulière, l’âme entrouverte. Tout me ramène à cette douloureuse perte, ton souvenir, tes yeux, tes lèvres et ce baiser d’amour infini.
Un matin d’intense douleur, Dame Mort est venue te prendre par la main. Ce départ fut hélas, pour toujours, un aller simple sans retour…
© Monique-Marie Ihry – juillet 2009 -
(Extrait du recueil « La dernière pavane » paru en avril 2019 chez Cap de l’Étang Éditions)